Peut être pas un Album à Oublier mais Presque ....

Deux ans après un premier album intitulé Pourvu, Gauvain Sers est donc de retour avec Les oubliès, un second opus disponible maintenant dans une version étendue avec 18 titres.

La naissance d'un deuxième album est toujours un moment délicat pour un artiste qui doit souvent trouver l'équilibre entre la grâce et l'inspiration des premières chansons, retrouver l'adhésion du public et en plus offrir une sensation de renouveau pour ne pas s'enfermer déjà dans une forme de redite. Honnêtement Gauvain Sers est bien loin de réussir haut la main ce passage et Les oubliés s'avère être une grosse déception et ce à plus d'un titre.

Sans grande surprise, cet album est dans la droite lignée du précédent avec souvent les mêmes défauts et plus embêtant une sensation que c'est assez systématiquement moins bien. J'avais déjà pointé du doigt sur l'album précédent une forme de monotonie musicale et quelques tics d'écriture comme le texte inventaire que Gauvain sers nous ressort encore sur plusieurs titres ( L'épaule d'un copain – Le tiroir et le très Amelie Poulain La boîte à chaussures ). L'influence de Renaud est toujours omniprésente et parfois un peu écrasante quand Gauvain Sers s'inspire un peu trop du Renard comme Ton jean bleu dont la structure fait beaucoup penser à Rien à te mettre (Chanson écrite par Benoît Doremus) . Si Gauvain Sers traite à nouveau de sujet de société avec les migrants (Au pays des lumières), l'écologie (Y'a plus de saisons) , la prostitution étudiante (L'étudiante) sa plume est bien moins poignante que lorsqu'il évoquait les attentats (Mon rameau) ou rageuse comme quand il parlait de la montée de l'extrême droite (Henin Baumont) sur l'album précédent. Les chansons pourtant portées par des thèmes très forts sont assez creuses et platement écrites au point qu'elle ne provoque ni colère, ni passion ou émotion (Au pays des lumières on a perdu l'interrupteur, franchement !!!). D'ailleurs globalement l'écriture n'est pas transcendante sur ce nouvel album même si je sais que c'est parfois le plus difficile que d'atteindre à la simplicité d'un texte mais là ça sent plus le premier jet que le cahier de ratures.

Heureusement tout n'est pas à jeter non plus et quelques titres sauvent un peu la mise comme le titre éponyme de l'album Les oubliés, Excuse moi mon amour qui parle du harcèlement de rue, L'épaule d'un copain et dans une moindre mesure Le Vendeur de roses et Changement de programme …

Peut être que l'album s'est fait un peu dans la précipitation du précédent qui était une bonne petite surprise, peut être que ce même effet de surprise est déjà passé ?? En tout cas il faut espérer que le troisième album sera plus travaillé, plus inspiré et bien plus convaincant.