Encore un album live de la part de Neil Young, ici accompagné une nouvelle fois du Crazy. Celui-ci est sorti en 2006 et fait parti des fameuses "archives " dont la sortie avait été annoncée pas mal de temps auparavant. Comme l'indique le titre il s'agit d'un concert au Fillmore East de1970. La pochette se veut informative, en même temps qu'elle nous plonge au cœur d'un temps et d'une affiche qui laisse forcément rêveur.


Nous voici directement au second volet, comme indiqué en haut à gauche, pour le premier il faudra un peu attendre et se procurer ces fameuses "archives", les sorties prématurées et décalées causeront pas mal de perplexité chez les aficionados du Loner, difficile d'échapper au doublon. Il n'est pas rare de retrouver un fan en possession, du CD (le vinyle n'étant pas annoncé), puis du vinyle (sorti quelques temps après) et à nouveau du même CD sorti cette fois-ci dans les fameuses "archives", rapidement devenues indispensables au vu des nombreux inédits. Cette politique de distribution continue encore aujourd'hui, particulièrement en ce qui concerne les sorties vinyles souvent hors de prix, limitées à certaines zones géographiques et tenant en grande partie le public dans l'ignorance. Cette façon de faire jette une ombre sur la réputation du "Loner vieillissant", d'autant qu'il s'est acoquiné récemment avec ce vieux requin de Jack White qui se montre également très habile dans l'art d'exploiter les retombées financières de son talent. (C'est parce que j'aime beaucoup Neil Young que je ne lui passe rien !)


Bon, cet album c'est une bombe ! On y trouve Danny Whitten, guitariste du Crazy, son complément artistique idéal. C'est sa disparition (suite à une overdose) qui causera plus tard ce désarroi qui sera le prélude à "Tonight the night". La complémentarité des deux guitaristes est extraordinaire, secondé et propulsé par Danny, Neil développe des solos fulgurants, tout en tension contenue et en délivrance jubilatoire. Les interprétations des deux longs titres de l'album, "Down by the river" et "Cowgirl in the sand" n'ont sans doute jamais été aussi bien enregistrées, la communion qui préside au sein du groupe est fabuleuse et probablement rarement atteinte. La tendresse dans la voix de Neil présentant son orchestre au public est révélatrice. C'est le producteur et arrangeur Jack Nitzsche qui est au piano électrique, Billy Talbot à la basse et Ralph Molina à la batterie. A l'écoute de ces faces, on comprend pourquoi Neil sera fidèle au Crazy pendant toutes ses années.


Du grand Neil, indispensable.

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le 4 mars 2016

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