Patine
7.5
Patine

Album de BRNS (2014)

En 2012 j'en aurais fais des chouettes découvertes, C2C, Macklemore, Alt-J bref que de la hype qu'il est de bon ton d'écouter au moins une fois. Mais ce qui m'aura bien retourné le cerveau, et pour longtemps vient de Belgique, un quator improbable qui délivra tout d'abord juste une chanson puissante, énergique et endiablée : Mexico. Malgré le potentiel du titre, pas de quoi affoler les grandes ondes alors ça devient le genre de musiques qu'on se passe sous le manteau, super fier de le faire découvrir à tout son entourage excepté son propre dealer. Et de suite on devine que c'est de la bonne, un truc à devenir accro peut importe la direction que ça prendra.

Pourquoi ? Pas facile à expliquer. Le leader et batteur de la bande avoue qu'ils sont volontiers bourrins et gueulards pour cacher leur faiblesses musicales et vocales mais voilà, il le font bien. Et puis arrive donc le premier EP, Wounded. Le manteau est plus assez grand pour refilez toute cette bonne came, va nous falloir un plus gros bateau. 7 titres, pas plus pas moins qui parlent aussi bien de la bible que de l'amour et qui finissent sur une explosion dans tout les sens du terme, Our Lights. Cette même chanson qui conclura tout leur concerts que je vous incite, non oblige, non supplie d'aller voir juste pour savoir ce que c'est un putain de concerts sans que les artistes aient besoin de tapper des mains ou de demander à ce qu'on chante leur paroles. Bref, on est pas sur la critique de Wounded, allez l'écouter, le réécouter, et ceux jusqu'à la fin de cette critique-ci. Ensuite on passera à Patine.

Parce que ouais après plusieurs nouvelles tracks en live qui laissait présager un truc énorme en vue, mon dealer local me file un tuyau. Cette fois-ci on passerait au format full lenght album pour un trip bien plus dark et tortueux. Honnêtement ils m'auraient dit que ça parlait de poneys et de fajitas je lui aurait quand même filer mon numéro de CB.
Void puis My Head Into You jonchent alors l'année 2014 pour teaser méchamment un album qui prend tout son temps pour arriver, d'abord annoncer pour Août puis finalement pour la fin Octobre. C'est qu'en plus les bâtards s'amusent à jouer avec le cerveau de leur clientèle !

Et déjà, les deux singles donnent le ton, des expérimentations musicales toujours de mises, un ton résolument mélancolique voir même très noir et une écriture plus affinée, moins youpla boum. C'est cool mais du coup ça fait peur parce que même si Wounded n'est pas un trip sous acides permanent il déploie quand même un large éventail de couleur. C'est à peine si en fait Our Light, son outro, laissait présager ce que serait l'orientation du groupe, c'est-à-dire une énergie canalisée par de nombreuses mélodies qui s'entrevauchent et quelque chose de sombre, assez difficile à cerner qui même si il paraît pessimiste se révèle en fait être une véritable leçon de courage grâce à l'énergie susnommé.

Une fois le produit complet arriver sur ma table, je l'ouvre au cannif, m'en sert une bonne lignée et déguste. Autant vous dire que j'ai fais un bad trip, les 3-4 derniers morceaux sont très anodins et tout ce qui est avant reste très fade, à l'exception des deux singles qui ont eu le temps de tourner sur Itunes. Et le voilà le secret. Patine, en produit de luxe pour clientèle avertie, ne s’effeuille pas comme un vulgaire objet mainstream dès sa première écoute. L'accessibilité aux nouveaux venus, la fidélité à ceux ayant aimé Wounded, là n'est pas le propos. Les mecs se font avant tout plaisir, passent par tout les chemins possibles quittent à se casser quelques dents et finissent leur trucs proprement.

Au final, ça donne des sonorités complètement nouvelles (le tournevis sur la guitare pour Void, les petits claviers soufflés sur My Head Into You ou encore les maracas de Behind The Wall), des voix plus calmes mais aussi mieux entrainés (la fin d'Interlude passe sans soucis) et des prises de libertés bienvenue (comme Omen et ses lignes de guitares douces). Je vous cache pas que mes hallucinations et mes planements se calment vers la fin du CD que j'ai encore du mal à assimiler. La faute peut-être à un nombre d'écoutes encore trop faible ou (et c'est ce qui me fait peur) à une ambition trop grande pour un format 12 titres là où Wounded avec moitié moins restait sans fausse note.

N'empêche qu'en attendant, je me refais volontiers quelques bangs histoires de finir en beauté cette année musicale qui n'a pas à rougir face à 2012, et je suivrais avec plaisir les passages du groupe dans ma région car même au bout de 3 concerts (mon record perso) je ne me lasse pas de les voir prendre leur pieds, repousser leur limites et donner toute la saveur à ce bel écrin qui n'est pas prêt de rouiller.
Kaptain-Kharma
9
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le 5 nov. 2014

Critique lue 185 fois

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Kaptain-Kharma

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