Radiance of Shadows
7.9
Radiance of Shadows

Album de Nadja (2007)

Radiance of Shadows est un véritable monstre. D'une durée d'à peu près 1h20, ce mastodonte est l'un des albums les plus abrasifs et écrasants qu'il m'ait été donné d'entendre : déjà parce que la musique est absolument massive, et surtout parce que les trois pistes de l'album sont des léviathans qui demandent pas mal de patience afin de les digérer tant ils sont gigantesques. Nadja avait déjà signé quelques excellentes releases comme Touched, Bliss Torn From Emptiness (l'original de 48 minutes) ou encore Thaumogenesis qui n'est qu'une piste qui dure 61 minutes, mais Radiance of Shadows est clairement l'aboutissement de ces albums et ça se ressent. Les pistes sont toutes maîtrisées du début jusqu'à la fin et offrent une vue sur un pan de Nadja assez malsain et glauque, plus encore qu'un Touched par exemple, aux antipodes de Thaumogenesis qui au contraire était très onirique et aérien.

Les trois pistes, Now I Am Become Death, The Destroyer of Worlds, I Have Tasted The Fire Inside Your Mouth et Radiance of Shadows durent toutes environ 25 minutes, presque 30 pour la dernière. Now I Am Become Death, The Destroyer of Worlds commence par quelques drones assez légers mais toutefois sinistres, accompagnés par de faibles percussions et déjà la petite couche de synthétiseur très reconnaissable de Nadja, qui est un peu l'une de leur marques de fabrique et qu'on retrouve dans quelques autres pistes. La piste prend un petit côté ambiant le temps d'installer une transition chaotique à base de distorsions assez puissantes et de drones en alternant les périodes de calme avant de dégénérer complètement en une détonation atomique rythmique ponctuée de quelques distorsions plus intenses et d'une fin de piste complètement hors de contrôle avec des percussions colossales et écrasantes avant de complètement retomber dans un calme précaire. Le titre de la piste vient du Bhagavad-Gita et est la phrase qu'a prononcé J. Robert Oppenheimer en voyant une des toutes premières bombes nucléaires exploser.

I Have Tasted The Fire Inside Your Mouth (originellement publiée sur l'EP du même nom en 2004 mais retravaillée) continue dans le sinistre et les sonorités utilisées au tout début sont du meilleur effet. Il s'agit sans doute de la piste la plus sombre de l'album, commençant par quelques drones discrets et surtout un piano proéminent qui reviendra plus tard sur Radiance of Shadows. Le chant éthéré d'Aidan Baker donne une fois de plus un côté mécanique, menaçant et stérile à la chose. Le riff monumental et pachydermique qui en découle est quelque chose, surtout quand les percussions vraiment singulières s'ajoutent à ça. Une période de flottement précaire accompagné de vocalises fantomatiques, puis c'est reparti pour une répétition du riff et une transition vers un mur de drones de plus en plus insistant avec des cris très étouffés et noyés d'Aidan Baker, presque imperceptibles en fond sonore, accompagnés par une batterie martiale avant de retomber complètement dans le calme, calme toutefois peuplé de quelques sons inquiétants dont celui présent au tout début de la piste. Après cette petite période, la piste reprend de plus belle et finit en une apothéose de drones massifs accompagnée du retour du piano et de percussions qui vrillent la tête.

La piste éponyme, Radiance of Shadows, commence par une guitare acoustique extrêmement sinistre qui amène un petit passage chuchoté, puis vient la première explosion drone qui annonce tout de suite la couleur, accompagnée par un piano très glauquasse. Après deux autres passages du genre, la piste évolue vers une ultime tempête de drones incessants en ajoutant des couches supplémentaires jusqu'au fondu final, et toute cette ultime explosion dure à peu près 20 minutes durant lesquels il n'y a rien d'autre qu'un amas ininterrompu de drones surpuissants et de distorsions cacophoniques qui laissent absolument sans voix, et qui bizarrement sont très relaxants. On s'abandonne et on se met à errer au fil des sonorités noyées dans le bourdonnement persistant et infini, jusqu'au retour de la guitare acoustique et le retour au calme... avant la fin.
skacky
9
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le 4 mars 2014

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skacky

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