Scantropolis
Scantropolis

Album de Scanner (2002)

Après un nouveau hiatus de plusieurs années, Scanner revient avec un tout nouveau line-up et un total pétage de plomb d’Axel Julius qui ose créer le titre Scantropolis, maladroit hommage à Metropolis, le film de Fritz Lang. Non seulement la construction morphologique est imbécile (cela aurait dû donner Scanneropolis ou Scannopolis à la rigueur…), mais de plus, le rendu est juste catastrophique. Pour ce nouvel opus, Axel a engagé la chanteuse Lisa Croft (encore un surnom débile) qui ne convainc pas du tout. Et pourtant, je suis un fan de metal avec voix féminines. On se demande d’ailleurs si le leader du groupe n’a pas voulu céder aux sirènes de l’époque. En effet, il nous livre une œuvre emphatique, qui singe les meilleurs groupes du genre, mais avec un manque évident de réussite. Tout l’album est grandiloquent, dégoulinant de claviers mal utilisés, de chansons qui hésitent entre rock à la Meat Loaf, gothic metal et metal néo-classique, sans jamais vraiment choisir.
Ainsi, les titres s’enchaînent sans réel intérêt. « Till the Ferryman Dies » ouvre les hostilités avec un pétard mouillé. Mal produit, ce titre se voudrait le pendant de ce que propose Within Temptation à l’époque avec une touche de Symphony X, mais l’ensemble est puant de mauvais sentiments et massacré par la voix de Lisa Croft. La version livre qui est proposée en bonus à la fin est encore pire, tant les guitares sont mixées en avant et que l’ensemble est mal équilibré. Passons sur « Hallowed Be My Name », énervant du début à la fin, pour nous arrêter sur l’orientalisant « Fligt of the Eagle » qui, par la voix, rappelle la pop rock suédoise, avec un peu de guitares autour. Sans être transcendant, cette chanson se laisse écouter, avec son mid-tempo sympathique et son refrain agréable. Il faut en profiter, parce que la suite n’est pas loin d’être un naufrage. « Turn of the Tide » s’englue dès son introduction pompeuse, pour définitivement couler en raison d’arrangements pénibles et de lignes de chant massacrées par des effets destinés à masquer les limites de Lisa Croft.
Mais le pire est encore à venir, avec le pathétique « Always Alien » qui ne ressemble à rien. Sorte de ballade qui n’a rien de romantique, il s’ensable dès son introduction à peine digne d’un disque de musique méditative. On a d’ailleurs l’impression que Scanner ne peut se passer de ces longues introductions aux claviers, et qu’il est prêt à manger à tous les râteliers. « Engel Brechts » est chanté en allemand (ben oui, Lisa Croft a un nom très germanique), avec un refrain en latin… C’est pesant, inaudible et pour tout dire : juste nullissime.
Après cette catastrophe, n’importe quel morceau peut sembler bon. « Sister Mary » se révèle d’ailleurs intéressant, si l’on passe sur la première minute, vraiment dispensable. Le reste s’inscrit dans la moyenne des morceaux de gothic metal, avec ses couplets lents et son refrain qui accélère, le tout inondé de claviers… Avec « The Gambler », le soufflé, qui n’était déjà pas monté bien haut, retombe aussi sec. On a même droit à une intervention en français d’une croupière au fort accent allemand. Le riff est pénible, les arrangements trop écrasants et le récit inintéressant au possible. L’album se termine par « R.I.P. (Rest in Pain) » qui symbolise à merveille ce qu’il faut penser de cet album : à oublier.
Certains groupes font des erreurs dans leur carrière, mais là, Scanner a carrément touché le fond avec une vraie faute de goût et un retour totalement raté.

DenisLabbe
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le 11 sept. 2020

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Denis Labbe

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