♫ Il est où le deathcore, il est oùùùùù ? ♫

Il est pas là et c'est tant mieux, oh que oui.


Grâce à son envie de sortir des carcans de ce résidu de chiasse musicale qu'a toujours été le deathcore, Suicide Silence parvient enfin à pondre ces premiers morceaux qui ne donnent pas l'envie, au choix, de faire une Vincent van Gogh (ou plutôt deux histoire d'équilibrer et d'assurer le coup), ou foutre ses enceintes et son casque par la fenêtre au bout de 5 secondes, bref, les mecs ont réussi à faire des chansons écoutables, et certaines même du début à la fin. Après 15 ans et 4 albums à rater le coche, il était temps !


Oui je sais que l'histoire du groupe avait alors surtout été marquée par la disparition de leur vocaliste phare Mitch Lucker, mais le nouveau, Hernan "Eddie" Hermida de son nom, fait parfaitement illusion, ça restait la même merde avec l'un qu'avec l'autre.


Il se trouve surtout que le groupe a cessé de vouloir commettre tout attentat musical et s'est tourné vers le nu metal (les mauvaises langues, par pitié, ne me dites pas que ça revient au même, vous n'avez pas le droit, soyez honnêtes), genre peut-être un peu désuet et toujours mal aimé par ses instigateurs (parfois pour des raisons grotesques), mais Suicide Silence semble n'en avoir cure, plonge la tête première dedans (et sans amener aucun relent de son vomi euh de sa musique habituelle), ramenant l'auditeur des années voire des décennies en arrière.


"Donc oui, 9 morceaux écoutables, première mondiale, blablabla, mais ça donne quoi surtout ?"


Ça donne un résultat mitigé, il faut l'admettre. Nonobstant le dégoût total que je peux avoir pour leur genre de prédilection, je n'aurais pas l'impression d'être honnête en affirmant que ce nouveau style leur sied à merveille tant ils semblant parfois mal le maîtriser, donnant des premiers morceaux très brouillon avec du chant clair immonde et une alternance avec le screaming mal dosée, mais c'est un sentiment qui s'efface au fur et à mesure que les morceaux passent jusqu'à arriver à la première vraie réussite qu'est la très deftonesienne Dying in a Red Room. Hold Me Up, Hold Me Down se plante à nouveau, mais le groupe semble définitivement avoir comblé ses lacunes à partir de Run et jusqu'à la fin de l'opus.


Et puis il y a aussi le souci qu'à part le fait d'oser ne pas être du deathcore alors qu'il est signé Suicide Silence, cet album (curieusement éponyme) ne révolutionne rien du son qu'il emprunte et ne fera pas voir le genre sous un nouvel angle, surtout que la prod et le mixage semblent avoir été faits eux aussi à l'ancienne.


Un album de plus à s'enfiler pour les amateurs du genre, et un album de plus pour les fans de Suicide Silence (pauvres d'eux) ouverts d'esprit (ah !).


De toutes façons, au vu des albums qui ont suivi, les ahuris (je m'emporte, mais avec déjà 4 albums qui respectent largement le style de base du groupe sans aucun gros écart, je ne vois pas en quoi un pauvre opus qui entreprend de changer les choses est si dramatique, et au pire, si vous kiffez pas, vous écoutez pas et pis c'est tout, ce 5ème opus n'a jamais fait disparaître les autres de la circulation) en mode « gnégné c pa du deathcore c pa du suicide silence mitch fait dé salto arriére dans sa tombe » semblent avoir gagné, et la musique et nos oreilles semblent avoir perdu à nouveau.


Merci quand même à toi, éponyme, j'aurais pu sympathiser quelque peu avec tes géniteurs, mais c'est parce que toi, au moins, tu m'as donné l'envie de le faire.

Abris_Cubalys
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le 8 nov. 2023

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