J'entends beaucoup de bien de ces Ulrika Spacek. Les critiques semblent être unanimes, leur premier album "The Album Paranoia" est un grand album. Je ne serais pas si unanime que ça. Pour l'instant, de ce revival psyché qui a maintenant une demi-douzaine d'années, je retiens surtout le "Lonerism" de Tame Impala et le "Sun Structures" de Temples. Pourquoi ? Tout simplement parce que les deux groupes avaient le sens de la mélodie ; mélodies qui résonnent encore dans ma vie quelques années plus tard. Les morceaux ont beau être complexes, ambitieux, savants ; si à la fin ils ne me restent que ces adjectifs, je les oublierais assez vite. Le rock progressif, qui est censé être le plus haut niveau de composition du rock, ne serait finalement rien sans thèmes à explorer, à faire évoluer, transformer, improviser... C'est pour cela que l'on se souvient tous plus facilement de "In The Court Of King Crimson" que l'ensemble du reste de leur carrière.


Revenons maintenant sur nos Ulrika Spacek et réfléchissons... qu'est-ce qui restera de cet album dans vingt ans, en sachant qu'il fait partie d'un revival qui a déjà tout inventé en 1966 ? Peut-être deux choses. La première, comme je l'ai dit, a à voir avec le travail mélodique, malheureusement assez faible sur cet album, surtout d'un point de vue vocal. La formation se contente de riffs assez simples, plongés dans des effets de fuzz, de saturations et de reverbs, qui à force de répétitions peuvent passer pour attrayants dans un effet de transe, c'est le cas par exemple d' "I Don't Know". La deuxième est cette profusion d'influences dans un tout plutôt cohérent. Les critiques se lâchent, y voient du krautrock, du shoegaze, du Sonic Youth, du Brian Jonestown Massacre, même du Radiohead... Et effectivement, le groupe passe d'une influence à l'autre sans vraiment de problèmes, parfois même sur un même morceau comme "Ultra Vivid" que je mettrais également de côté.


Dans l'ensemble, "The Album Paranoia" est un bon album. Sur le moment et sur scène, il arrivera sans doute à vous emporter. Mais dans le temps, on retiendra qu'il est assez répétitif et surtout, ne contient pas vraiment de morceau fédérateur, aux gimmicks inoubliables dans lesquels on reconnaît un album rock intemporel. Les Londoniens ont décidé de monter ce groupe au cour d'une soirée à laquelle ils ont aperçu une gratte... espérons que les prochains à monter un groupe psyché le feront autour de mélodies qui trottent dans leurs têtes.


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le 6 avr. 2016

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