Triplex (Live)
7.3
Triplex (Live)

Live de Thomas Fersen (2001)

Je suis devenu fan de Thomas Fersen en le rencontrant, en concert, à l’Olympia, fin mars 2000.

Tout simplement. Et depuis, il m’est difficile d’imaginer qu’on ne puisse devenir fan de Thomas Fersen dès lors qu’on l’a vu en concert. Car cet homme là, avec son air de pas y toucher, c’est un très grand de la scène .De la scène dans le sens du music-hall, pas de la frime et des effets spéciaux.

Bien assuré par quatre albums fabuleux (« Le bal des oiseaux » 93 , « Les ronds de carottes » 95, « Le jour du poisson » 97 et « Qu4tre » 99... un tous les 2 ans, c’est réglé comme une horloge) Thomas Fersen débarque sur scène avec ses textes, son univers, sa voix, sa présence, et ses musiciens.

Ses textes, merveilles de poésie tendre, drôle, inventive. De véritables créations, pas du copiage. Thomas Fersen parle de la vie avec dérision, il appuie sur nos cœurs avec des mots et il en sort un rire, un sourire ou même une petite larme de nostalgie, de tristesse ou de bonheur. Des mots qui font mouche à chaque fois, comme avec Brassens, comme avec Trenet.

Des mouches, tiens, puisqu’on en parle : il y en a plein ses chansons. Des mouches, des moucherons, des blattes, des abeilles, des papillons. Mais aussi des oiseaux, des lions, des chauves-souris, un cheval, des éléphants, des biques, un âne... J’arrête là le bestiaire : il est impressionnant. Vous pensez à La Fontaine ? C’est normal : certaines chansons ne sont rien d’autre que des fables des temps modernes. Mais sans morale moralisatrice. Jamais. Au contraire, toujours beaucoup de tendresse et de mansuétude pour la faiblesse des hommes. Ces hommes qui rentrent éméchés, ou pas du tout, qui flambent aux courses, qui s’attaquent à plus gros qu’eux, qui tombent amoureux fous. Des hommes, quoi.

Et la musique ? Elle est à la hauteur des textes ! Eh oui Messieurs Dames, Monsieur Thomas Fersen a le sens de la mélodie simple, fine et chaleureuse et en plus, pour les arrangements, il sait s’entourer ! (de l’excellent Joseph Racaille notamment).

Sur scène, pas toujours facile de restituer la finesse des versions « studio ». C’est autre chose. C’est plus vivant, plus fantaisiste, on y gagne en spontanéité, les chansons prennent une autre dimension.

« Triplex » est le choix de l’artiste dans ce sens : il a voulu en faire un documentaire sur la vie des chansons .

Ainsi, nous les entendons vivre en 3 endroits différents, devant 3 publics différents à 3 dates différentes :

d’abord à La Cigale à Paris (ambiance traditionnelle de concert parisien)

puis au Cabaret de Montréal (ambiance typiquement québécoise, primesautière)

enfin à l’Européen à Paris (ambiance plus intime avec piano seul)

Ecoutez. C’est un album en publics, des salles pleines de gens qui aiment Thomas Fersen et ses chansons qui font tant de bien. Ecoutez, donc, et vous verrez : le 21ème siècle a encore de sacrés poètes dans ses soutes et la vie est belle ! Bella Ciao !


RolandCaduf
7
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le 9 oct. 2022

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RolandCaduf

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