Les géniaux (eh oui, pour eux au moins, le terme n'est pas usurpé !) Frères Mael nous offrent (car chacun de leur disque est un cadeau !) leur premier album live, alors que notre vidéothèque contient déjà plusieurs enregistrements vidéo, dont certains absolument indispensables. Le risque est grand, car on sait l'importance de l'aspect visuel d'un "Sparks show", et ce d'autant que la musique est particulièrement "nue" ici, s'agissant en fait d'un concept que nous qualifierons de "unplugged" (si quelqu'un se souvient de cette mode ridicule...) : le seul clavier de Ron, sans effets additionnels, et sans musiciens, pour soutenir la voix de Russell, qui fait ici 80% du travail, et qui s'en sort formidablement bien, en dépit des limitations chaque fois plus grandes de l'âge.


"Two Hands One Mouth" n'est pas un album facile d'accès, surtout pour les néophytes, et les succès le disputent aux échecs : si "Singing In The Shower" (sans doute enregistré en France...) reste irrésistible, si "Under The Table With Her" confirme sa magnifique étrangeté, si "At Home at Work at Play" et "Hospitality" gardent le peps irrésistible des débuts, il y a malheureusement des chansons qui résistent mal au traitement parfois maladroit que Ron leur inflige : le final discoïde "Number 1 Song in Heaven" / "Beat the Clock" frôle le dérisoire, l'éternel "This Town..." souffre vraiment trop de l'absence d'explosion "glam", etc. etc.


Ceci dit, et quelle que soit la manière dont chacun vivra - car, comme toujours chez les Mael Brothers, on parle bien de "vie" ici - cette réécriture d'une partie du répertoire de Sparks, l'approche est courageuse, intelligente, et prouve que, quarante ans plus tard, Sparks reste l'un des groupes les plus audacieux de la planète Rock.


[Critique écrite en 2013]

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le 3 oct. 2013

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Eric BBYoda

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