Emerald fire paints the twilight
Avant de s'attaquer au cas de ce fameux Ashes Against the Grain qui nous intéresse aujourd'hui, il faudrait replacer les choses dans leur contexte. Après un Pale Folklore énormissime, Agalloch avait relativement calmé le jeu avec The Mantle, disque beaucoup plus méditatif, subtil, mais pas moins génial. Et avec deux aussi belles perles à leur actif, on se demandait bien ce qu'ils allaient nous concocter cette fois-ci. Réponse tout de suite.
John Haughm, principal compositeur et en quelque sorte "leader" de la formation de Portland, avait prévenu les fans : le troisième album sera beaucoup plus Metal que le précédent. Un "Pale Folklore 2", en somme ? Que nenni ! On pourrait résumer grossièrement et succinctement le concept en disant qu'il s'agît d'un synthèse des deux opus précédents. Cependant, il faut tout de même souligner le fait qu'Ashes Against the Grain apporte des éléments nouveaux à la musique du groupe. On prendra à titre d'exemple l'usage plus prononcé du piano ou encore la dernière piste, "The Grain", où nos joyeux lurons jouent à "toi aussi imite My Bloody Valentine avec une guitare au son crépitant et 75 pédales d'effets".
The Mantle avait pour seul défaut son inaccessibilité, et le fait qu'il fallait être dans une certaine humeur pour pouvoir pleinement l'apprécier. Ici, ce n'est pas le cas. Je pense que cela s'explique par la présence de morceaux plus simplement centrés sur les mélodies elles-mêmes, tels les deux premiers énormes titres "Limbs" et "Falling Snow". L'album est aussi un poil moins long que ses prédécesseurs, et les morceaux sont moins hermétiques, plus espacés (notamment grâce à des interludes comme "This White Mountain on Which You Will Die" ou "Our Fortress Is Burning... I"), mais toujours aussi planants. A l'instar de ses deux grands frères, Ashes Against the Grain constitue un accompagnement parfait pour une longue promenade/errance à travers les bois.
Un disque moins "grisâtre", moins compliqué mais tout aussi addictif et surprenant que Pale Folklore et The Mantle. La différence ? Ashes Against the Grain est hyper accessible, vous pouvez y aller les yeux fermés, frissons (et donc coup de coeur) garantis dès la première écoute ! Ca va vous faire drôle si vous décidez de passer à l'album suivant, Marrow of the Spirit, juste après. Mais chut, j'en ai déjà trop dit... à suivre.