De passage à Bruxelles (le disque provient de deux concerts enregistrés dans la ville belge alors qu’ils n’avaient pas le droit de se produire en France à cause d’affaires de drogues), pour défendre « Goats Head Soup », les Stones en profitent pour nous livrer un concert magistral où ils jouent uniquement des chansons provenant de cet album, « Let it Bleed », « Exile on main Street » et « Sticky Fingers » (ainsi que les deux singles « Jumpin’ Jack Flash » et Honky Tonk Women »).

De tous les bootlegs live des Stones que j’ai pu écouter, celui-là est sans aucun doute le meilleur. Tout d’abord par sa qualité sonore qui le démarque des autres et surtout ceux du début des années 1970 mais surtout par l’énergie dégagée par « le plus grand groupe de rock’n roll du monde » (autoproclamé, que je rejoins d’ailleurs) sur scène. Ils jouent avec urgence, génie et sans calcul.

C’est tout simplement fabuleux, ils se réapproprient des chansons déjà excellentes en studio et les jouent de façon unique. L’apport de Mick Taylor est indéniable et nous livre quelques solos magiques à vous donner des frissons (« Angie », « Tumbling Dice », « Doo doo doo doo doo (Heartbreaker) »« All Down the Line » ou lorsqu’ils se répondent avec le saxophone sur « You can’t always get what you want »), tout comme lorsqu’ils entament une version speedé et magistrale de « Midnight Rambler ». Sa guitare est omniprésente et Keith Richards lui rend superbement la réplique et c’est l’osmose parfaite entre les deux guitaristes ainsi qu’avec le reste du groupe qui suit le tempo à merveille. Jagger est énervé et c’est tant mieux, il parle français (« Merci Keith », « Oh la la, Oh la la ») et fait chanter Keith, les autres instruments sont aussi utilisés à merveille (notamment le saxophone). Les choix de chansons sont parfaits, on côtoie les tubes ultra-connu (quelle version de Jumpin Jack Flash !) et d’autres beaucoup moins (comme la version ultra-speed de « Rip This Joint »).

Pas besoin d’en dire très long, il n’y a strictement rien à jeter, les Stones n’ont surement jamais aussi mieux joué et n’ont jamais été aussi mieux enregistré (avec « Get Yer ya ya’s out »), le genre d’album qui donne des frissons et qui démontre la puissance scénique des Stones à cette époque.
Docteur_Jivago
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le 21 juin 2014

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