Je fais parti d'une drôle de génération. Une génération qui regarde en arrière, qui a été bercée par les musiques des années 80, jusqu'à ne pas hésiter à diffuser leurs plus grands tubes en soirée, comme si nous avions nous-même vécus cette époque. Cette résurgence des années 80 se retrouve aussi dans les nombreux nouveaux genres et sous-genres qui sont apparus en musique ces dernières années : La vaporwave en tête, mais aussi les morceaux faussement retro de Kavinsky ou Chromatics. Bref, notre génération fantasme sur une époque que l'on n'a pas connu.
En plus de ça, cette génération a grandi avec une certaine fascination du Japon, pays marginal, intriguant mais à l'origine de nombreuses de nos références : Les mangas et animes, qui ont tout simplement accompagnés l'enfance et l'adolescence d'un grand nombre d'entre nous, les jeux vidéos aussi.. Bref, le Japon nous attire forcément d'une manière ou d'une autre.
Il n'est dès lors pas étonnant que la City Pop dans son ensemble, ce genre un peu étrange apparu dans les années 80 au pays du soleil levant, mêlant influences funk avec des claviers typiquement 80s et étant d'une expressivité folle puisse nous parler maintenant. Et lorsqu'on écoute Cologne de Kaoru Akimoto, son unique album, apparu en plein cœur de ces "années City Pop", on ne peut qu'être conquis.
Principalement connu pour son tube funk Dress Down, Cologne est une épopée incroyable dans l'univers des synthétiseurs obsolètes, des envolées lyriques épiques, des refrains efficaces et de cette émotion si particulière qu'ont toujours su véhiculés ces années 80. Le nombre de refrains efficaces et de moments de grâce sont impossible à compter tant tout l'album nous emporte dans un univers remarquable, le tout porté par la très belle voix de Kaoru Akimoto.
Moins exotique que les travaux de Toshiki Kadomatsu ou Tatsuro Yamashita, grands représentants de la City Pop d'alors, l'album se recentre sur l'électronique, les synthétiseurs, et les nombreux excellents morceaux qui composent Cologne ne nous font pas voyager bien au-delà qu'au cœur du Japon lui-même, comme si nous étions éjectés en plein cœur de la nuit, dans le Tokyo de 1986.
Et au final, l'album nous fait ressentir une mélancolie, celle d'une époque que nous n'avons pas connu, nous, jeunes adultes des années 2000. Étrange sentiment que de contempler un passé que l'on ne connait que de par nos préjugés, nos clichés. Mais il faut bien l'admettre, parfois, le cliché a du bon, et Cologne nous le rappelle parfaitement. En bref, c'est un album à écouter absolument.
Kaoru Akimoto - Dress Down :
https://www.youtube.com/watch?v=WFwxxq8aQDg