Cowboys From Hell
7.4
Cowboys From Hell

Album de Pantera (1990)

Chaque écoute marquante est associée à un souvenir. Ma première écoute de Cowboys From Hell est associée au jeu Dragon Quest VIII, jeu pourtant excellent mais dont j'avais interrompu la progression quand Psycho Holiday déboulait dans mes oreilles, l'esprit déjà tout chamboulé par les deux pistes précédentes.

Cowboys from Hell est un album monumental qui marque la naissance (l'éclosion) d'un géant. Sorti en 1990, la même année que Rust in Peace et Seasons in the Abyss, rien que ça, cet ouvrage a catapulté Pantera sur la scène internationale et posé les bases de leur son unique, brutal, abrasif et chargé en groove.

L'album démarre tambour battant avec le titre homonyme, Cowboys from Hell, qui, après nous avoir intrigués avec son intro d'un autre monde, nous atomise notre tranquillité avec son riff monumental : rapide et charmeur, puissant et envoûtant. Quand on l'entend, on sait qu'il se passe quelque chose, que l'on a affaire à un grand groupe. Si tout au long de l'album, Pantera parviendra à pondre nombre de titres furieux au groove bestial, aucun ne fera de l'ombre à cet œuf d'or qu'est Cowboys From Hell.

Autre fait marquant, la synergie redoutable dont font preuve les membres du groupe. Dimebag Darrell est choquant de créativité et d'unicité à la guitare, pondant riffs et solos énormes et mémorables à la pelle à l'instar d'un Tony Iommi. La section rythmique, avec le bœuf Vinnie Paul à la batterie et le lévrier Rex Brown à la basse, abat un boulot phénoménal, surtout au niveau des fûts, foudroyés sans relâche par le Raijin Texan (son boulot sur Primal Concrete Sledge est incroyable).

Le giga mâle alpha Phil Anselmo complète le tableau avec sa voix de taureau, qu'il parvient toutefois à pousser dans les aigus avec brio, notamment dans Cemetery Gates ou Psycho Holiday. Même un traditionaliste comme moi a envie de se rebeller sans cesse avec le charisme qu'il parvient à insuffler sans effort aux paroles.

Pantera, c'est le mélange réussi de l'agressivité et du groove. On a des titres bien bourrins comme Domination ou Primal Concrete Sledge qui exterminent nos cervicales, des plus calmes comme Cemetery Gates qui ajoutent une touche mélodique à la brutalité, et des hymnes au groove contagieux comme Cowboys From Hell ou Medicine Man. Chaque morceau conserve la férocité inhérente à Pantera, mais la variété esthétique offerte nous éloigne de l'ennui, malgré toutefois quelques pistes oubliables.

Enfin, Cowboys from Hell est une œuvre qui a élargi les frontières du metal, lui apportant un groove et un sel musical que le thrash classique n'avait pas. L'atmosphère, assez sombre, est compensée par une jovialité ressentie et diffusée par les quatre larrons, permettant à l'auditeur de passer un excellent moment. Je retiens le trio d'ouverture de l'album, presque digne de regarder celui de Painkiller dans les yeux.

Ubuesque_jarapaf
8

Créée

le 11 oct. 2023

Critique lue 2 fois

Critique lue 2 fois

D'autres avis sur Cowboys From Hell

Cowboys From Hell
DarkKnightReturn
9

Très riches en terme de technique passant par beaucoup de sous genre metal, un must

Deuxième album de ce groupe que j'écoute et je viens de me prendre une belle claque musicale. Le début est assez déroutant surtout quand on écouter l'album suivant, au niveau du chant. En effet,...

le 17 sept. 2015

5 j'aime

1

Cowboys From Hell
ThomasHarnois
7

Naissance de l'ogre texan

En raison d'un production faiblarde et de quelques tâtonnements bien compréhensibles « Cowboys from hell » n’est sans doute pas dans l’absolu le meilleur album de Pantera mais il fait tout de même...

le 2 sept. 2021

1 j'aime

Cowboys From Hell
GuillaumeL666
7

Rednecks from metal paradise

C'est le genre d'albums qui nous fait nous rendre compte que le black album de Metallica n'avait finalement pas un son si lourd que ça. Ça déboîte vraiment sur ce point là, et c'est forcément très...

le 22 août 2017

1 j'aime

Du même critique

Leftoverture
Ubuesque_jarapaf
9

Pain de grande qualité

Tout le monde connaît Carry on Wayward Son, c’est un morceau mythique qui donne forcément envie de découvrir ce que Kansas sait faire d’autre. C’est dans cette optique que j’ai écouté Leftoverture,...

le 22 sept. 2023

3 j'aime

Considérations sur la France
Ubuesque_jarapaf
9

Remettre l’église au centre du village

Quel intérêt d’être royaliste légitimiste aujourd’hui ? Aucun, si ce n’est pour le folklore et pour se mettre en marge de la société de la consommation sans être un saltimbanque qui se drogue. Quel...

le 25 sept. 2023

2 j'aime

Kleo
Ubuesque_jarapaf
1

Belmondo, Seagal, Norris et Bruce Lee ne font pas le poids.

J’aurais pu mentionner Popeye aussi, mais celui-ci ne devient invincible qu’une fois après avoir ingurgité des épinards, faiblesse qui l'exclut donc de la perfection. Bugs Bunny, j’y ai pensé aussi,...

le 21 oct. 2022

2 j'aime

2