Dès le début de l'album on sait que St. Vincent continue de faire du St. Vincent. Le premier morceau, Pay Your Way In Pain, frôle l'attentat à la pudeur et réveille violement nos pulsions libidinales. En plus, en introduisant sadiquement les exactes premières notes de Sweet Dreams et en changeant la suite à sa voluptueuse sauce, elle nous agresse avec une débauche concupiscente afin de mieux nous piéger dans son atmosphère lascive. Ça annonce la couleur de ce qui va suivre, même si la claque provoquante et dépravée de ce premier titre se transforme en une leste caresse épicurienne par la suite.


Pourtant le sujet ne s'y prête que moyennement, il me semble que l'album s'inspire de la sortie de prison de son père, mais ce n'est qu'un prétexte. St. Vincent ne peut s'empêcher d'exhiber cette voix érotique d'une appétence charnelle.


Envahis par l'excitation dès les premières vibrations vocales d'Annie Clark, elle nous accompagne ensuite dans l'ambiance tamisée et psychédélique de son album et de titre en titre, nous emporte peu à peu vers une inévitable jouissance sybarite.


Les interludes sont juste géniaux, ça ressemble à rien et pourtant c'est agréable à écouter (oui bon ok 'faut être un peu taré quand même). Il sont courts et flous, juste le temps de reprendre son souffle, changer de position et replonger dans cette idylle débridée.


Je ne comprend toujours pas pourquoi St. Vincent est si méconnue en France (enfin si, la musique et les français ne sont plus amis depuis bien longtemps déjà, mais ce n'est pas le sujet). Et c'est bien dommage de rater de si douces privautés.


Si Emmanuelle est la plus longue caresse du cinéma, alors St. Vincent est la plus grande blandice de la phonographie. Chacun de ses albums est un rapport sexuel non protégé.

FunkyDung
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le 3 déc. 2021

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