Demon Days
7.5
Demon Days

Album de Gorillaz (2005)

Pourquoi en parler alors que tu sais très bien que tout le monde l'aime ?

Bon.


Je vais pas te le cacher, si j'avais commencé la discographie complète (ou en tout cas, celle que tu peux trouver sur Spotify, j'y reviendrai un peu plus tard) de Damon Albarn par les albums de Blur, j'aurais été sérieusement rebuté.


J'ai récemment compilé dans une playlist Spotify (je t'avais bien dit que j'y reviendrais) tous les travaux réalisés par le sympathique Anglais (ou en tout cas, ceux qui étaient dispos) et cela inclut Blur, Gorillaz, The Good, the Bad & the Queen, Mali Music, Africa Express, Rocket Juice & the Moon, l'album solo "Everyday Robots"... bon, on s'y perd un peu, c'est vrai.


Et je vais pas te cacher que les 4 premiers albums de Blur (c'est-à-dire "Leisure" (1991), "Modern Life Is Rubbish" (1993), "Parklife" (1994) et "The Great Escape" (1995))... ne sont pas des plus transcendants. Non pas qu'ils sont nuls, au contraire, chacun comporte son lot de morceaux vraiment cool et il y a souvent des moments qui tabassent grave. Mais en tant que tout... il y a pas mal de morceaux que j'oublie après les avoir écoutés. Donc, pas le mieux pour faire un album culte.


Là, j'imagine que tu te demandes pourquoi je te raconte ça alors que je pourrais (et que j'ai prévu) de critiquer un peu la discographie complète de Damon Albarn. Tout simplement parce que je ne vois pas quelle autre qualité trouver à "Demon Days", vu qu'on a déjà tout dit sur ce foutu album et que quand on en parle, ça se situe généralement entre le respect contenu et la louange extatique.


Bon, autant te resituer le contexte. Déjà, je t'invite à voir mes critiques sur "Gorillaz" et "G-Sides" car elles contiennent quelques anecdotes réelles sur ce groupe pas si virtuel que ça. Et si tu ne crois pas ce que tu lis dans lesdites critiques, je t'invite à consulter le Wikia Gorillaz anglophone pour t'apercevoir que je ne me fous pas de toi. Oui, pour un sujet comme ça, j'ai envie de le bosser à fond.


3 ans après "G-Sides" et alors que Hollywood a provoqué l'implosion de Gorillaz, il semble qu'une reformation ne soit plus à l'ordre du jour, vu qu'aucun membre du groupe ne se soit manifesté à nouveau. Il s'avère qu'en fait, 2D, le chanteur aux cheveux bleus et à la voix orgasmique, était retourné à une vie plus prolétaire, travaillant dans la foire de son père et faisant parfois des featurings (sur des albums de Massive Attack et Nathan Haines). Que Murdoc, le bassiste crade et ignoble, s'était fait emprisonner au Mexique pour une sale affaire de prostituées qui auraient eu des chèques en bois de sa part. Que Russel, le batteur possédé, s'était fait exorciser de l'âme de Del, le fantôme rappeur super cool, avant de tenter de créer un album solo avec l'aide d'Ike Turner (qui joue du piano sur le morceau "Every Planet We Reach Is Dead". Et que Noodle, la gamine amnésique et surdouée de la gratte, a finalement retrouvé sa mémoire (et appris qu'elle faisait partie d'un projet secret de création de super-soldats).


Et finalement, c'est Noodle qui reviendra aux Kong Studios, débarrassera ses environs des hordes de zombies qui y traînaient et mettra en chantier ce qui allait devenir LE classique de Gorillaz. Bon, tu vas certainement te demander comment une ado de 15 ans a pu réussir à nous livrer un des albums les plus cultes de la musique anglaise. Ben, ne me demande pas. Car, vu que je suis en train de rédiger une demande en mariage à l'adresse de l'intéressée, c'est pas moi qui vais te donner la réponse de façon objective.


Quoi qu'il en soit, "Demon Days" est un album absolument magnifique. Les mélodies, la voix de 2D, la voix de Noodle, les voix des autres artistes présents sur l'album... tout est absolument magnifique de bout en bout.


De "Gorillaz", "Demon Days" a gardé cette envie de ne pas faire la même musique à chaque morceau. "Kids With Guns" ne ressemble pas à "Don't Get Lost In Heaven", qui ne ressemble pas à "November Has Come", qui ne ressemble pas à "Feel Good Inc.", qui ne ressemble pas à "DARE"... et ainsi de suite. Ce qui arrive à ne jamais nous ennuyer.


Et c'est encore plus remarquable quand on sait que là, l'album possède un théme : c'est un voyage à travers les ténèbres gangrenant notre monde. Rien que ça. En gros, sur cet album, Gorillaz nous parle de l'écologie avec cette Terre qui part un peu plus en couille chaque jour à cause des industriels et de ceux qui veulent gagner le plus de pépettes possible. Ils nous parlent de la guerre en Irak et de la destruction qui en surgit ("Fire Coming Out of the Monkey's Head", avec ses allures de conte de Grimm, en est un parfait exemple).


Ils nous parlent du nivellement par le bas de la culture de masse (notamment "Feel Good Inc." et cette toute-puissante corporation qui contrôle tout le divertissement). Et ils le font en se cachant sous des airs dansants et des clips de toute beauté, avec cet air de cartoons qui ne semble pas être si terrible à première vue.


Donc oui, "Demon Days" est culte. Et surtout, quand il s'écoute comme un tout, il ne s'épuise jamais. Ce qui le rend encore plus culte. Donc, mon p'tit pote, tu vas me faire plaisir et aller vite l'écouter sur Internet ou le commander, ça ne pourra qu'enrichir ta culture !


P.S : Noodle, je t'aime.

AntoineFontaine
10
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le 2 nov. 2017

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