Retour à la réalité ?

Ça rappelle les Depeche Mode, c'est vrai, peut-être Muse sur la première track aussi, puis j'en garde l'impression que Robbie Williams a quand même un peu inspiré Hutchcraft (le chanteur), mais le contenu est foutrement classe. Bien sûr on va pas se mentir, l'image de gentleman en costard rétro-futuristo-arty qu'ils se sont largement apprivoisés durant la période Happiness contribue beaucoup à cela (je vous conseille le clip de leur titre Sunday qui est pour moi leur plus réussi). Le chanteur bâtit cette identité notamment au travers de ses lives et autres apparitions publiques. Posture droite, cheveux plaqués en arrière, costard, les mains tenues dans le dos derrière son micro quand il chante tel un enfant qui récite une poésie, l'image d'un duo qui joue presque parodiquement la carte de la sobriété et cultive un style qui, décidément, est difficilement retrouvable ailleurs.
Dommage, Exile surfe moins sur le côté rétro-futuriste et semble doucement revenir à la réalité en avancant dans le temps. Peut-on parler d' "évolution" dans ce cas ? En fait j'ai plus eu l'impression qu'ils ont eu leur période 90's/2000's ici. L'instru de Sandman sonne vraiment comme une parodie de titre hip-hop des années 90 (d'ailleurs WTF ce titre), mais en contrepartie je repère un thème un peu plus sale, plus industriel (The Road surtout)... The Naked And Famous, qui use pas mal de ce registre aujourd'hui en s'inspirant assez de groupes qui l'ont mis en avant comme Nine Inch Nails me vient directement à l'esprit. Et... ah oui, y'a un semblant de dubstep aussi (Mercy). Mais ça sonne bien..
Dieu merci (JEU DE MOTS), le côté mollasson des ballades d'Happiness s'estompe au profit de productions plus rythmées. Même si toutefois ils gardent cette sale habitude. La pire, c'est The Crow je crois. Encore Help elle a une belle mélodie, une petite ambiance sympa... Guilt aussi, mais bon c'est toujours chiant, ce genre de titres avec des groupes comme eux. T'as toujours l'impression qu'ils ont pas su faire leur travail et que ces titres sont là pour meubler. Et je sais pas si le fait qu'ils soient tous en fin d'album soit une bonne chose au final, car certes d'un côté ça bouge bien les 8 premiers titres mais au bout d'un moment on se sent légèrement tomber, et j'apprécie pas des masses quand je termine un album en douceur en général, j'aime bien finir sur une note épique. M'enfin c'est Hurts, on les changera pas.

En fait, malgré ces points négatifs, je peux pas cacher que je trouve vraiment cet album hyper sympa. Plus varié que son prédécesseur, moins dans sa veine (même si y'a des clins d'œil sympa comme avec Heaven qui fait un peu Sunday 2.0) mais tout en gardant une petite cohérence entre les deux, Hurts s'enrichit sur son style sans trop le complexifier. La faute, je pense, est dûe au fait que les morceaux dits "rythmiques" manquent de mise en valeur (gros paradoxe parce que justement on voit qu'elles sont assez marquées sur l'ensemble), ils sont bien souvent déposés comme des titres à la chaîne, ce qui est dommage car ils rivalisent tous d'efficacité, et leur production est bonne.

Allez, un beau 8 quand même, il se vaut bien.