The shape of punk to come
Voici maintenant deux mois que je bosse dans une radio, deux mois que je bouffe de la musique à longueur de journée. Entre grands classiques et nouveautés, je vois passer des quantités astronomiques de disques (et des pochettes d’une laideur parfois, j’en frissonne). C’est sur les conseils de mes collègues que j’ai découvert ce premier album de Fidlar, groupe qui m’était totalement inconnu. Après quelques recherches sur la toile, j’en apprends un peu plus. Déjà, Fidlar devrait s’écrire FIDLAR, c’est l’acronyme de «Fuck it Dog, Life’s A Risk». Pour ceux qui ne l’auraient pas encore compris, Fidlar, c’est des punks, et même des punks californiens, originaires de Los Angeles pour être exact.
Au niveau de l’esprit, on pourrait dire qu’ils reprennent là où les trois de Blink-182 se sont arrêtés : skateboard, surf, bière en cannette (souvent tiède), filles et tous les autres clichés propres à cette scène. Au niveau de la musique, un peu de patience, on y vient.
En 2011, le groupe nous livre un premier EP, nommé «DIYDUI» qui pose les bases de leur musique. Fidlar est en quelque sorte un rejeton lointain des Ramones ayant digéré ce que les années 90 et le début des années 2000 ont pu faire de mieux en matière de punk. On pense par moments aux suédois de The Hives dans l’utilisation des guitares.
Penchons nous sur leur album maintenant, 14 titres, une quarantaine de minutes, le timing est similaire à tous les groupes susnommés. «Cheap Beer» ouvre le bal, ça gueule, ça joue vite et pas longtemps. C’est énergique, simple, efficace, ça fait transpirer. Et au-delà de tout ça, c’est fun. Fun, voilà le premier adjectif qui me vient en tête pour qualifier ce premier album. Les pistes s’enchainent, et il est difficile de résister à toute cette énergie lâchée. En live ça doit être particulièrement éreintant. L’ensemble de l’album est dans cette lignée, entre morceaux punk que l’on a l’impression de connaitre depuis toujours («No Waves», classique instantané) et morceaux un peu plus calmes (le très garage «Gimme Something» ou le très réussi «Paycheck»).
Fidlar, c’est un groupe qui ne se prend pas la tête, qui va à l’essentiel. Ils ne renouvellent rien, mais là n’est pas leur but. Eux, ils semblent n’en avoir rien à foutre, ils font ce qu'ils veulent, et ils le font bien. S’il y a bien une formule nase et clichée qui leur va à merveille, c’est bien «Punk is not dead». Reste à savoir si Fidlar arrivera à passer le cap, parfois insurmontable, du deuxième album. En attendant, ressortez votre skateboard, vos vielles Vans déchirées, et courrez vous achetez une 8.6, car avec cet album, vous retournerez quelques années en arrière.
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