I can't prepare for death any more than I already have.

C'est acquis les personnes qui me suivent ici savent que je n'ai que trop écouté les albums d'Elliott Smith. Mais peu de gens pourraient dire quel album j'ai le plus écouté. Eh bien bizarrement ce n'est ni Figure 8, ni Either/Or ni même l'album éponyme. Non c'est celui-ci, celui auxquel j'ai mis la moins bonne note.

Car cet opus m'a beaucoup intrigué, quel était ce sentiment d'inachevé, comment un album pouvait sonner si différemment tout en restant dans une certaine continuité de Figure 8. Et un jour j'ai eu le déclic; dans ce disque Elliott a abandonné l'aigre-douceur qui le caractérisait tellement. A la place il ne reste plus que l'aigreur. Le rythme entrepris sur Figure 8 de rajouter beaucoup de couches et d'instrumentalisations continue ce qui alourdit considérablement l'album et lui donne cet aspect très noir. En témoigne les 40 premières secondes de "Coast to Coast" qui pourrait facilement être utilisé dans une film d'horreur.
Personnellement j'ai une préférence pour les perfomances live qui allège tout ça mais son peu comparables.

Déjà qu'il n'était pas connu pour chanter des chansons joyeuses, ici l'album est encore plus noir et tourné sur l'addiction, la solitude et le dégout personnel que les précédents. C'est bien simple il y'a au moins 5 chansons qui parle directement de l'addiction. (Strung Out Again, A Fond Farewell, Twilight, Little One, A distorded reality)

Par contre là ou l'on retrouve Elliott c'est dans les paroles toujours aussi bien travaillées, toujours aussi parfaites, rempli d'émotions et déchirantes pour certaines. (Puis quelqu'un qui fait rimer "Shock" avec "Chalk" c'est badass désolé.)

Mes morceaux préférés sont aux début avec "Let's get lost" et " Pretty Ugly (before)" qui sont les chansons les plus simples, sur la solitude avec peu d'instrumentalisation qui rappelle beaucoup plus Either/Or.
D'ailleurs si je devais garder une seule et une seule phrase de tout la discographie d'Elliott Smith je garderais celle de Pretty Ugly: "Is it destruction that you're required to feel ? "

Puis il y'a " A Fond Farewell" qui parle de étapes de quelqu'un qui se drogue du manque, les effets de plus en plus faible et le regret plus tard. Puis "King Crossing" jamais une musique ne m'aura jamais donné l'impression de tombé dans le vide comme celle-là.
Comme le crépuscule "Twilight" designerait l'entre-deux quand la personne n'est pas défoncé mais qu'elle est sur le point de l'être. Une superbe métaphore et ce "But I'm already somebody's baby " qui montre que le premier amour n'est plus que la drogue.
"Little One" est assez troublant car elle est construite exactement comme une comptine, mais ou la personne serait revenu à l'état enfantin pour se persuader que ce sera la dernière fois qu'il se droguera .Comme en témoigne ces paroles:"One hit, Wouldn't hurt a bit at all"

Pour finir "A distorded reality is now a necessity to be free" aussi sur la drogue mais aussi les anti-dépresseurs et tout ce qui permet d'échapper à la triste réalité.

Un album indispensable pour les fans d'Elliott c'est sûr mais même si les talents de songwriting sont toujours présent il est sûrement un peu trop sinistre pour commencer avec ce chanteur. En tout cas pour un dernier album en plus posthume il est très lugubre et certains iront jusqu'à dire annonciateur de la tragédie qui touchera E. Smith le 21 octobre 2003.

PS: La plupart des chansons ont étés joués en concert avant sa mort donc l'album même sorti lors de son vivant aurait pas forcèment était trop différent (Il y'a 8 chansons de l'album en live ici par exemple: https://www.youtube.com/watch?v=R57A8naur18)

PS2: Les paroles du poème recité à la fin de "Coast to Coast" http://www.lummoxpress.com/journal/j002/smith.php
(9ème paragraphe pour ce qu'on entend le plus distinctement)
Gaki-Rae-Jepsen
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le 23 déc. 2014

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