GAUZE
7.3
GAUZE

Album de DIR EN GREY (2019)

J’ai toujours pensé que le Dir En Grey de la grande époque (1999-2005) avait le cul coincé entre deux chaises. Beaucoup trop violent, sombre et complexe pour un auditeur lambda mais en même temps pas assez typé Métal pour intéresser le public occidental. Après cette époque, à mon grand désarrois, le groupe n’arrêtera plus d’enchainer des « skeuds » de metalcore américanisé complexe mais au combien peu palpitant. A là ! Surprise ! Le public Metal occidental adore !! Bref…


Mais revenons sur ce GAUZE, tout premier album du groupe et pas des moindre. Les premières approches de l’œuvre sont fantastiques, ça part dans tout les sens, les morceaux s’enchainent sans jamais se ressembler tout en gardant une certaine cohérence dans l’ambiance. Waouh ! On navigue tranquillement (haha) entre métal et rock mâtiné de petites touches de pop, de punk, d'électro ou de prog (entre autre). Pour moi ces mecs ne font pas du rock. Ils sont le ROCK . Le rock sans limite, sans barrière, sans étiquette.


Pour être honnête, il faut une certaine ouverture d’esprit et un peu de patience pour s’enfiler prés d’une heure de ce bordel auditif. Chaque piste se ré-découvre au fur et à mesure des écoutes. Un riff de basse que l’on avait loupé précédemment, un bidouillage électronique par ci, un sample par là. Etc


Qu’est ce que c’est dense ! Pourtant non seulement on ne s’ennuie jamais mais en plus on s’émerveille de nouveau à chaque fois, presque comme lors de la première écoute. Déjà on se rend compte que le groupe à une personnalité unique, il ne ressemble à personne et ce, dans toute l’histoire du rock. (Japonais ou non)


Chaque musicien impressionne. Les deux gratteux (Die et Kaoru) enchainent des riffs inventifs et originaux par paquets de dix. Toshiya le bassiste est non seulement audible mais il ne cesse de nous régaler, il ne se contente pas d'être en phase avec la batterie, non, il compose constamment. Le batteur pourrait sembler à première vu le point faible du groupe par son jeu ultra carré sans prise de risque mais bien au contraire il apporte une forme d’hystérie hypnotique au groupe qui lui va si bien.
Et que dire du vocaliste (Kyo) sans écrire une chronique seulement centré sur sa personne?! Ce mec écrit des lignes vocales jamais prévisibles et se sert de sa voix comme d’un instrument. Capable de chants claires mélodique, de « growls » quasi Death Metal, de chuchotements, de hurlements, de rires hystériques, de ….j’arrête là. Un génie et un frontman dés plus fascinant !


Difficile pour moi de passer en revu tout les morceaux tant chaque un d’eux mériterait un long développement mais je m’attarderais sur les deux long bijoux du disque.


Mazohyst of Decadence : Neuf minutes de rock sombre et progressif parsemé de samples de voix d’adultes, de rire de bébé, de bruits de ruisseau etc. Le rythme est langoureux, l’ambiance bien bizarre, la guitare et la basse fabuleuses. On en sort fasciné. Les lyrics traitent de l’avortement imminent d’un fœtus, le chanteur incarnant le bébé. (Ses interrogations, ses craintes, son incompréhension vis-à-vis du choix de sa mère). Un morceau totalement dingue, peut être un de leur meilleur.


アクロの丘 :Bon sang cette guitare sèche, cette batterie plombée et cette basse !! De mon avis une des plus belles chansons qu’ils aient jamais écrite. Il se dégage une mélancolie(en accord avec les paroles) et une beauté subtile indescriptible. Un classique de Dir En Grey jamais vraiment égalé.


Puisqu’il faut en finir, le groupe montre avec ce premier album une inventivité, une originalité et un génie qui atomisent toutes concurrences et rend ringard l’immense majorité des formations rock (tout styles confondu) existantes.


Vous trouvez que j’en fais trop ? Peut être.


En attendant c’est une expérience que je vous invite à tenter, si le rock dur ne vous fait pas peur, si vous êtes ouvert d’esprit et un minimum patient. Tentez !
A mon sens si cet album possède des défauts mineurs, il n’en demeure pas moins un chef-d’œuvre. Par contre l’écrasante personnalité du combo est aussi son point faible, soit vous adorez soit vous détestez, mais difficile de rester tiède.
En tout cas plus de dix ans après sa découverte je ne m’en suis toujours pas vraiment lassé.

Crashei
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le 20 oct. 2016

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