Oui, nous sommes maintenant fin 2015, Good kid, m.A.A.d city est sorti il y a maintenant plus de trois ans. Entre-temps, Kendrick s’est affirmé comme un des patrons du rap Game et son nouvel opus “To Pimp a. Butterfly”, acclamé par une critique aussi bien underground que hipster a conforté son accession au Panthéon du rap.
Parlons maintenant de l’album, cet OVNI musical appelé Good kid m.A.A.d city. Si j’ai eu la chance de pouvoir écouter l’album assez rapidement, ce n’est qu’après d’innombrables écoutes que j’ai pu commencer à mesurer l’ampleur de la chose. Cet album, il est impossible de s’en lasser, chaque écoute procure une expérience et des émotions toujours si intenses. Il y a toujours un petit detail que l’on découvre, un passage que l’on apprécie plus qu’avant… Essayons d’entrer dans l’univers de Kendrick.
Good kid m.A.A.d city, c’est avant toute chose de la musique de qualité, c'est important et il faut le souligner. Chaque morceau (à part peut être Backseat Freestyle et m.A.A.d city) est produit d’une main de maître. L’influence de Dr Dre, du rap West Coast des années 90 mais aussi des sons plus funky/jazzy est prépondérante, contribuant à rendre les morceaux particulièrement mélodieux. Le flow de Kendrick, pas le plus rapide ni le plus technique colle parfaitement a chaque instru. Sa grande qualité se situe dans sa manière d’alterner le rapide et le plus lent, parfois au sein des mêmes morceaux (ex: Swimming Pools).
Enfin, Kendrick a décidé de frapper très fort niveau collaborations. On retiendra notamment les apparitions très réussies de Dr Dre dans “Compton” mais surtout dans “The Recipe”, superbe morceau "passage de flambeau" entre l'élève et le maître, de Drake qui nous envoûte dans “Poetic Justice”, Mary J Blige qui apporte un côté funky assez vintage et festif dans “Now or Never” ou encore l’excellent Jay Rock qui Contribue à faire de “Money Trees” le meilleur morceau de l’album.
Ensuite, Good kid, m.A.A.d city c’est aussi une histoire, l’histoire de Kendrick, petit gars de Compton, plutôt intelligent et respectueux, amoureux de Sherane mais aussi collectionneur invétéré de mauvaises fréquentations. Avec ses "homies", Kendrick agit d'une manière qu'il sait dangereuse et indigne de lui et de son éducation. Malheureusement la "Peer pressure" est trop forte, tellement forte qu'elle en devient un art dans le quatrième piste de l'album.
Si tout cela est bien raconté a chaque morceau, alternant avec brio tristesse, nostalgie et euphorie à l’aide de textes bien écrits, les dialogues à la fin des morceaux, relatant les interactions entre Kendrick, ses potes mais surtout ses parents, valent également le détour et donnent une dimension plus intime à cet album. Celui à la fin de “Real” est le meilleur en son genre avec la maman de Kendrick lui demandant de revenir vers Compton, montrer aux jeunes qu'il est possible de sortir de ce ghetto infernal.
Pour conclure, une analyse par morceaux n’est pas nécessaire tant rien n’est à jeter dans cet album. Son intemporalité, sa richesse, sa qualité musicale et le Storytelling de Kendrick, nous faisant passer par toutes les stades émotionnels, tout cela mérite un 10. Oui, cet album est meilleur que le bon mais court Illmatic, meilleur que The Chronic et même meilleur que Midnight Maraudeurs. Je m’enflamme peut-être, dira-t-on...
Greatest of All time.