Joanne
6.5
Joanne

Album de Lady Gaga (2016)

Qu'est-ce qu'il y a sous ton grand chapeau ?

Le premier coup d'oeil sur la cover de Joanne provoque une sensation de stupeur. Et oui, Lady Gaga sans maquillage et sans artifice vestimentaire c'est un peu comme la raclette sans fromage : ça paraît tellement improbable que ça donne à sourire immédiatement. Je donne dans le grotesque volontairement et je m'explique :


Premier single mainstream et porte-étendard de l'album, "Perfect illusion" surprend par son étonnante sobriété. Sur un ton pop-rock assez poussif, Lady gaga s'épanche sur un thème vieux comme le monde : la rancoeur amoureuse. Mais derrière cette apparente désillusion des sentiments se cache probablement un autre niveau de lecture qui concerne le personnage GAGA lui-même.



It wasn't love, it wasn't love It was a perfect illusion (perfect
illusion) Mistaken for love, it wasn't love It was a perfect illusion
(perfect illusion) You were a perfect illusion



Au dela du prétendu destinataire de cette lettre de rupture, Stefani Joanne Germanotta n'adresserait-elle pas simplement ces paroles à Lady Gaga reine de la parfaite illusion? Rien est moins sur.
Dans un clip épuré, l'artiste s'y dévoile dans une tenue grunge, sans maquillage, le désert infertile et stérile pour seul décor. La métaphore est tellement facile et criante que je vous laisse la deviner.


Ah quelle petite ingrate cette Lady Gaga ! Après en avoir fait des caisses sur la forme pour obtenir cette "fame" tant convoitée (dont elle consacrera d'ailleurs l'entièreté de son premier album), l'artiste semble être dans une démarche de destruction de son personnage public.


Musicalement, l'album est à l'image du premier single : simple et audible. Lady Gaga y dévoile une voix, une vraie dont la puissance ou la finesse ravira aisément les oreilles.
Néanmoins "Joanne" n'apporte rien de nouveau. Débutant sur un son country assez facile, l'album s'ouvre avec "Diamond Heart", titre plaisant mais typiquement banal outre atlantique.


Les pistes s'enchainent avec clarté et fluidité "A-Yo" rythmé et coloré, donne envie de se trémousser. "Joanne" est une ballade nostalgique écrite avec le coeur mais ne restera pas graver très longtemps en mémoire.


Seuls les titres comme "John Wayne" ou " Hey Girl" viendront mouvementer un album sage aux couleurs poudrées.
Joanne ne prend aucun risque et ne s'aventure pas en terre inconnue. Il réutilise à outrance de bon vieux riffs de guitare, des rythmes incontournables de base de batterie et un mixage dosé et subtil en post-production.


Même le très émouvant "Million reasons", ne parviendra pas à faire sortir l'album des sentiers battus. Lady gaga verrouille et sécurise cette oeuvre sans aucun pari risqué et s'acharne à vouloir faire croire à l'auditeur qu'il est une composition "mise à nu" et décomplexée.


A l'instar de sa principale source d'inspiration Bowie/ Ziggy (pardon pour les puristes), Joanne procède à la mise à mort de Gaga avec plus ou moins de réussite et dans un relative notion de risque. Le documentaire "Five Foot Two" tente d'abord de rassurer les fans de la première heure et s'évertue à essayer d'expliquer pourquoi Lady Gaga opère ce changement à grand coup de larmes. "Allez mes petits monstres, plaignez-moi d'être devenue célèbre avec un personnage que je ne suis pas". On frôle la blague et l'indécence.
Pour finir, "Joanne" reste qualitatif mais résonne comme un déshabillage de trop d'une artiste que l'on connait sous toutes les coutures. L'album ne m'aura pas ému outre-mesure et le documentaire l'accompagnant (shooté durant la préparation de l'album) laissera une certaine amertume.

Thelordhyppimeal
5

Créée

le 6 oct. 2017

Critique lue 1.9K fois

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