Live (Live)
8.1
Live (Live)

Live de Blind Guardian (2003)

C'est un album live... ah, vous vous en doutiez ?

Depuis le premier album live de Blind Guardian, dix ans et trois albums se sont écoulés. Alors que Tokyo Tales était l’œuvre d’un groupe qui est enfin arrivé à s’imposer, en 2003 les allemands sont désormais à leur apogée, après avoir enchaîné trois disques se rapprochant de la perfection et acclamés tant par la critique que par le public (même si le petit dernier divise). On se retrouve donc non avec des musiciens en phase ascendante, mais à leur sommet, au pic de leur carrière, du moins jusqu’à aujourd’hui (nul ne sait ce que nous réserve le futur !). Autre différence entre 1993 et 2003, le nom de l’album. Si le premier était un hommage sur un ton un peu humoristique, celui-ci est intitulé très sobrement « Live », même si certains fans aiment à le nommer « Live at the Bard’s Tavern », en raison de l’enseigne présente sur la pochette.

Sur cette jolie pochette encore réalisée par Andreas Marschall (et toujours dans l’esprit très fantasy qui caractérise le groupe), on voit trois personnages semblant se diriger vers cette taverne qui semble pour le moins accueillante et chaleureuse, tandis qu’un personnage plus inquiétant veille dans une ruelle sombre. Notre avantage, c’est que l’on ne voit qu’une image et qu’en tant que chroniqueur, soit presque un narrateur, on peut lui faire dire ce que l’on veut. Prêtons-nous au jeu du narrateur omniscient et « entrons » dans cet univers. Suivons ces aventuriers en quête de repos dans ce lieu pour écouter les accords des ménestrels dans une atmosphère un peu enivrée, autour d’une table bien garnie tant en victuailles qu’en boisson. Première impression, il y a nettement plus de monde que la dernière fois et les bardes semblent plus sûrs d’eux, plus rôdés. Voilà qui semble prometteur. Attablons-nous et voyons la suite…

Voilà, il est plus de deux heures plus tard, et nous voilà dehors, un peu éméchés quoique maîtres de nous-même (le jeune Modération était à notre table), mais surtout un peu restés dans un autre monde. Cette auberge nous a tendu les bras le temps d’un concert, et c’est sans doute la Providence qui l’a placée sur notre chemin, nous l’en remercions vivement. Les spectateurs partagent leurs impressions, mais il y a peu à dire tant les conclusions semblent évidentes à tous. Quelle expérience ! On peine presque à croire que ce sont les mêmes que nous avons vu sur scène il y a quelques années. La surprise était déjà bonne, mais rien à voir avec la prestation livrée à l’intant. Une setlist de rêve, remplie à ras-bord de tueries meilleures les unes que les autres, aucun temps mort, un public aux anges et en osmose avec le groupe, s’égosillant à en devenir aphone… Un autre monde, plus de deux heures de bonheurs, que chacun voudrait étirer à l’infini.

Il est temps de quitter ce rôle de spectateur et de revenir sur terre. Vous l’aurez compris, ce live est sans nul doute un de mes favoris dans le monde du metal, et même d’ailleurs. Enregistré aux quatre coins de la planète durant la tournée suivant la sortie de A Night at the Opera, il garde une réelle cohérence (au niveau des transitions entre titres notamment) et bénéficie d’un son excellent tout du long. Aucun titre moyen ne pointe le bout de son nez et on voit encore une fois que la musique des teutons prend vraiment toute son ampleur en live, avec un public entièrement acquis à sa cause, que, grâce à un mixage particulièrement soigné, on entend s’exprimer sans qu’il couvre les musiciens, qui eux-mêmes excellent chacun dans leur domaine. À écouter et réécouter sans modération !
Flavinours
9
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le 10 août 2012

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Flavien M

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