Malgré un changement de label (il passe de Polydor à Virgin), Mistral Gagnant peut être vu comme le deuxième volet d'un diptyque "Renaud papa" (exit définitivement le perfecto, reste toujours le bandana), avec un tout petit peu moins de réussite cette fois. Racontant ses déboires (!) de père ("Baby-sitting blues") et de mari ("La pêche à la ligne"), le chanteur y est encore plus sentimental (la jolie chanson-titre est la préférée de celles et ceux qui ne connaissent pas Renaud), sans pour autant délaisser ni son regard acerbe sur le monde ("Morts les enfants", "Fatigué") ni son humour plein d'autodérision ("Tu vas au bal ?", bijou d'à peine plus d'une minute, "Le Retour de la Pépette"), et réussissant parfois à brillamment marier ces trois critères ("Miss Maggie", une perle). En outre, une tentative de reproduire le succès de "Dès que le vent soufflera" avec "Trois matelots" et un hommage à Pascale Ogier, morte d'une overdose l'année précédant la sortie de l'album, avec "P'tite conne". Le succès sera toujours au rendez-vous (près d'un million et demi de ventes à nouveau) mais c'est aussi déjà un peu le début de la fin...
Voir la discographie complète de Renaud : https://www.senscritique.com/liste/Discographie_commentee_Renaud/2627314