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Never Say Die!
6.2
Never Say Die!

Album de Black Sabbath (1978)

Le torchon brûle au sein du combo. L'album tarde à s'écrire, la motivation n'y est pas, Ozzy rate des séances de répèt', prends ses camarades de haut, trouve que les textes de Geezer sont merdiques et refuse de les chanter. Et pourtant, l'échéance approche et la sortie ne pourra pas être repoussée ad vitan aeternam.
Cela démarre pourtant bien, avec ce qui sera le dernier classique du line-up historique de Black Sabbath, et qui a donné le nom à l'album. "Never Say Die" est réjouissant, efficace et s'écoute en boucle très facilement. A ce stade du disque, l'auditeur est confiant et ne voit pas la catastrophe poindre.
Puis "Johnny Blade" arrive dans les enceintes, avec ses nappes de synthés faisant penser soit au "Jump" de Van Halen, soit au générique des Mystérieuses Cités d'Or. La guitare arrive et rassure un peu, puis le chant et l'on sent qu'Ozzy n'y croit pas du tout. Avec une voix plus convaincante, le morceau aurait pu être magnifique. Il ne fait que surnager dans l'étang de la médiocrité. Etang dans lequel on finira par s'enfoncer.
"Junior's Eyes" fait encore un peu sensation, le chant s'améliore et on fini par pardonner le faux pas du titre précédent. Ceci n'est pas un classique, mais sur cet opus, on s'en contentera largement.
"A Hard Road" aurait pu être un titre inachevé des Beatles que Black Sabbath aurait ramassé en trainant dans les ruelles adjacentes Abbey Road. On sent la bonne volonté du groupe voulant cacher les dégâts sans y parvenir. L'auditeur commence à avoir les tympans qui grincent.
Les morceaux s'enchainent avec le même constat. Le groupe s'est perdu. Les quelques bonnes idées sont vite anéanties par le manque de motivation d'un groupe qui n'a plus faim, qui ne fait plus peur. C'est un gâchis car le potentiel est là, et il aurait fallu peu de choses pour que des essais soient transformés.
"Air Dance" aurait totalement sa place sur un album solo d'Ozzy, mais ne serait de toutes façons jamais devenu un classique intemporel. Globalement, les chansons sont indignes du patrimoine monstrueux du Sab', sans pour autant, j'insiste bien, être totalement à jeter.
Le groupe se rendra compte que le mur se rapproche à grande vitesse, et décidera de se séparer de son trop ingérable chanteur, ce qui le poussera dans une longue dépression qu'une certaine Sharon aidera à surmonter.
Le monstre doit se couper la tête pour continuer à vivre, ce qui donnera naissance à une mutation réussie mais malheureusement instable, et à une carrière solo faisant partie de l'histoire.

Shubby
5
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le 23 oct. 2016

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3 j'aime

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