Panther
7.2
Panther

Album de Pain of Salvation (2020)

Pain of Salvation, bienvenue au Panthéon

Je vais être clair, quand j'ai commencé à écouter l'album, 2h après sa sortie, je m'attendais à pleins de choses et je savais déjà que cet album serait fantastique. En revanche ce dont je ne me doutais pas, c'est qu'il me bouleverserait à ce point. L'album est magnifique, extrêmement sentimental et hypnotisant. Je n'ai pas peur de le dire, j'ai été vivement touché par la profondeur émotionnelle de ce nouvel opus.


Quand je suis sorti pour la première fois des 53 minutes -ce qui est d'ailleurs assez court pour du prog-, je n'avais qu'une envie : que cela ne s'arrête pas. C'est un monde tellement à part, tellement étrange, on y ressent tant de choses, sensées et incohérentes à la fois... Le chanteur Daniel Gildenlöw, seul compositeur à la barre de l'album, nous mène partout où il veut dans cet univers hypnotisant, novateur et profondément expérimental qu'il a érigé de toutes pièces. Tantôt dans la douceur, tantôt dans la douleur, tantôt dans l'extase, tantôt dans le chagrin, tantôt dans la beauté, tantôt dans la violence. L'évolution de l'album et des morceaux est maîtrisé de A à Z. Même au niveau du son et de la composition : pour ce premier, je n'avais JAMAIS entendu un album sonné de la sorte, un mix et un assemblage qui sortent complètement des sentiers battus et qui participent totalement à nous guider et à nous immerger dans cet univers que nous propose le groupe, tout est parfaitement imbriqué, tout est parfaitement agencé (et ce son de guitare, presque organique... Bordel je m'en remets pas); pour ce second, la composition est à l'image de son mix: une pépite infinie. On ressent toutes les émotions que Daniel a voulu nous transmettre, tout s'enchaîne à la perfection, même les passages les plus expérimentaux. Pourtant à y regarder de plus prêt, on dirait que rien ne va... C'est là où repose le génie du groupe, cette façon de composer est tellement particulière et tellement efficacement compliquée qu'il pourrait faire tout et n'importe quoi, du moment que cela reste dans leur univers, ce sera cohérent. Comme à son habitude, le groupe innove totalement (notamment dans ses nouvelles sonorités électroniques qui rajoutent selon moi énormément au son), mais peut-être qu'avec cet album... il a pris l'apparence de sa perfection la plus pure.


Ça c'était pour la critique général de l'album, à présent on va s'intéresser un peu au sujet de l'album : POS entend cette fois-ci pencher sa réflexion sur la normalité imposée et les contradictions entre les personnes qui se prétendent « normales » et celles qui ont un fonctionnement différent des autres, celles qui sont à part. « Une ville scindée entre chiens et panthères », pour citer Daniel, le frontman du groupe. L'album parle donc des relations humaines et de la difficultée pour les "différents" à vivre au sein d'une société qui n'est pas faite pour eux, à vivre entourés de personnes qui n'arrivent pas à les comprendre. Cet album est pour les agités, les timides, les passionnés, ceux qui réfléchissent au-delà de la raison, les étrangers, les affamés, les tristes, pour ceux qui essaient quotidiennement de comprendre et s'adapter à cette espèce humaine. Pour tous ceux qui n'ont pas leur place dans cette société, pour tous ceux qui se sentent faux, qui se sentent mal là où ils sont.
Je ne ferais pas de critique morceaux par morceaux, car je pense qu'il est plus intéressant d'écouter l'album comme une seule entité que d'individualiser ses éléments.


En résumé, cette galette est pour moi sans équivoque la meilleure de Pain Of Salvation et la meilleure de l'année 2020. J'ai toujours adoré POS mais là ils s'installent -confortablement- au panthéon du Prog, à côté de Tool, Leprous et Dream Theater. Panther et In The Passing Light of Day, leurs deux derniers opus, sont parmi les plus beaux que j'ai pu entendre, les enchaîner ainsi ne peut que les faire grimper au sommet du metal progressif. Bravo à eux, merci pour le voyage.


Morceaux conseillés particulièrement : écouter tout l'album, de A à Z, sans pause. Je promets que ça vaut le détour.

Pneuma_
10
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Créée

le 28 août 2020

Critique lue 328 fois

10 j'aime

Pneuma_

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