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Plus fort.
6.9
Plus fort.

Album de Bekar (2024)

"Plus fort." que l'habitude c'est sûr, que ce qu'il est capable de faire, à voir.

[Chapot] L'année dernière j'ai la notification sur mon tel qu'un nouveau morceau de PLK vient de sortir, et ma surprise fut que cela soit un feat. Un feat sortis pour un des projets les plus marquants de l’année 2023 “Plus fort que l’orage” de notre rappeur nordiste : Bekar. Rapide aparté sur cette scène labellisée 59 ; les bigs zins @skript ont fait une superbe vidéo explicative des talents de demain s’y trouvant allez jeter un coup d'œil ça flingue trop !

Et bref bien que cet album est loin d’être un perfect, pour les premiers auditeurs de Bekar et ceux plus généraliste, Bekar marque un ÉNORME tournant avec ce qu’il faisait depuis 4 ans..

[Article] Bekar c’est déjà 5 ans d’activité… 25 ans, et déjà son 4e projet solo (avec cette réédition si l’on compte aussi son EP “miseria”). Bref le poto charbonne c'est clair

Maintenant que peut on dire de cette version deluxe ?? de cette réédition ??? de ce nouvel album ???? Effectivement puisque on est près d’un an tout de même après la sortie de “PLus fort que l’orage”, par conséquent on peut se demander légitimement

Mais qu’a voulu faire Bekar, à travers “Plus fort.” ?

  • Premier point remarquable avant même l'écoute de son projet, Bekar et son équipe ont révolutionné les visuels de sa musique. Ce point aussi remarquable soit il, marque surtout VISUELLEMENT la rupture avec une ère passée. @WIthom, big dédicace d'ailleurs à ce photographe (sur)talentueux, ayant déjà bossé pour Damso est convié lui et son délire artistique à renouveler cette imagerie jusque là assez basique et banale.
  • Cette initiative est primordiale dans la compréhension du phénomène que représente Bekar aujourd’hui. C’est simple, le visuel compte quasi autant que la musique. Des pochettes hypers colorées, du merschs léchés, soignés, et ce jusqu’à la plus petite police, c’est bel et bien le travail de professionnel de la photographie et du branding qui ont fait qu’avant même la musique, Bekar est devenu un rappeur “stylé”.
  • L’imagerie a donc énormément aidé à crédibiliser le travail de Bekar, mais qu’en est il du plus important : sa musique. Sur cette réédition Bekar et c'est indéniable, comme Luther, à canaliser son énergie pour suivre une certaine D.A. Bien que la mélancolie plane sur l'ensemble de la version deluxe, Il n'empêche que celle ci est tout de même divisée en 3 univers légèrement distincts.
  • Tout d’abord les morceaux “Finalement” ft SDM, “S line” et “Hoodie” peuvent être rassemblés. En effet, il est notable que ces derniers ont un objectif streamable. Les prods, assez mélodieuses, des kicks assez classiques, des refrains à répétitions, et des toplines hyper chantées (notamment sur le ft avec SDM). Ces sons sont faits pour les auditeurs un peu moins pointilleux, typiquement des auditeurs radios.
  • Deuxièmement si ce projet ne se rapportait qu’à cela Bekar n’aurait finalement pas plus d'intérêt que nos rappeurs commerciaux d’aujourd’hui (Favé, Rsko, Leto…) bref une scène assez pauvre “”, qui s'essouffle assez vite pour des auditeurs un peu plus aguerris. Et c’est donc à ce moment là que les tracks Papillon”, Plus fort et"5,9,3” en feat avec Lesram (dédicace au département des 2 rappeurs dans le titre - l’easter egg est assez lourd) drops et viennent satisfaire donc les puristes de textes.
  • Parce qu’en effet Bekar est avant tout un rappeur. “Entre 4 murs” sur l’album originel est une très bel perf de rap pure, et ce track ci à bien nous avez fait bien comprendre que Bekar avait le potentiel de toucher à beaucoup de choses avec un certain talent
  • Néanmoins ce talent est surtout notable dans la rhétorique mélancolique. En effet pour compléter le propos ci dessus Bekar est un rappeur avant tout mélancolique, nostalgique. C’est dans ce domaine ci qu’il excelle
  • Et cela ce démontre par une seule chose : “Quelqu’un”, “Robotisé”, “Brûle dans le silence”, “Unique” et “2000’s” soit la moitié des morceaux de cette réédition ont une connotation mélancolique. Si l’on veut même aller un peu plus moins il n'y a qu'à disserter les lyrics “Un jour elle part, alors faudra s’y faire”, “j’avais peur de la foule”, “on a déjà eu honte, parfois j’avoue ça me hante”, bref le champ lexical de la frustration est omniprésent dans les textes de Bekar. Et cela se ressent d’autant plus lorsque à de nombreuses reprises il corrélé ça à son passé, qu’il décrit comme catastrophique finalement.
  • En cela le projet en lui même est terni dû à cette mélancolique qui perdure même après le succès, la réussite comme l’on dit souvent. Mais tout ceci n’est qu’un mirage, l’euphorie de la scène ne fait qu'accepter un temps ses problèmes personnelles et c’est à nouveau ses textes qui lui permettent d'extérioriser tout cela
  • Troisièmement et c’est aussi pour cela que Bekar est artistiquement intéressant, son rap autant que sa mélancolie est polyvalent. Cette segmentation opérée dans “plus fort” n’est pas une critique, au contraire. Bekar a touché en profondeur tous les pans de sa communauté. Il parle à tout le monde très personnellement, comme si sa vie antérieure était un puzzle de plusieurs vies. Illustration très concrète : Bekar est loin d’être un des rappeurs qui me touche, mais sur le morceau "Hoodie", pour une des rares fois de ma vie, à l’écoute c’est comme si par ces punchs il me parlait directement. En cela il subsiste une certaine universalité dans ses lyrics. Non pas commercial au sens premier du terme mais bien un sens personnel. Bekar tout comme Ben PLG, Zamdane ou bien même Tiako, quelque part est un rappeur qui se livre… pour percer. C’est un rappeur qui use de la franchise et de l'honnêteté dans ses textes pour être apprécié ou non à sa juste valeur
  • Ainsi, pour conclure “Plus fort.” est une belle réédition. Du genre que l’on a peu l’habitude de voir, étant donné qu’elle ne constitue pas tout à fait la continuité de l’album et qu’elle ne le rompt pas tout à fait non plus. Certes le spleen reste (et par ailleurs on lui souhaite de diversifier encore un peu plus sa plume et l'instrumental pour exploiter des univers plus joyeux), néanmoins, voilà, des morceaux comme “Hoodie” ou même “finalement” comme l’avez était quelque part “fisheye” sont lueurs d’espoirs d’une différenciation
  • Et sur cette dernière notion, il y a bien morceau qui certifie que Bekar dans un avenir proche va chercher à exploiter ENCORE plus de nouveaux horizons. “il existe un endroit”, quel morceau. Les rappeurs comprenant que l’alliance avec des artistes de variétés française ou du moins différent à leurs styles de prédilection, ont une longévité déjà avérée, c’est un fait. Prince Waly, Laylow, Ramdane, Jewel Usain… ont compris que cette ouverture d’esprit les amènerait à faire des morceaux de rap de “luxe”, des morceaux riches en nouvelles sonorités, en interprétation, innovation, pour eux même et pour leur art. Et ici Bekar en collaborant avec Blandine à peine 5k auditeurs avant la parution de ce morceau, inconnu de tous, à le droit à sa part de lumière par des artistes plus puissant dans l’industrie et par conséquent cette fusion est gagnante gagnante pour tout le monde. Ce feat, au-delà même d’être novateur comme énoncé précédemment, rompt avec tout ce qu’il se fait depuis 15 ans, La variété et le rap sont LOIN d’être indissociables. “Plus fort.” n’aurait pas retenu mon attention sans ce morceau, qui interpelle, subjugue à la première écoute, interroge même l’auditeur sur sa place dans la tracklist. Mais dans le bon sens du terme !

En somme, “Plus fort.” est bel est bien “Plus fort.” que la majorité des projets de l’industrie contemporaine. Certes ce n’est pas le projet de l’année techniquement parlant, certes ce n’est surement pas non plus le projet d’une vie pour BEkar, CERTES qu’il ne sera surement pas certifié de suite. Mais quelle importance ont ces considérations là, quand des artistes Bekar osé s'essayer moduler leurs ports de prédilections, ont des choses à revendiquer et n’ont surtout que 25 ans et que ISHA et Limsa vont surement connaitre leur premier disque d’or à 38 ans…

Bekar a beaucoup de potentiel à exploiter, souhaitons lui d’être encore un chouilla “plus fort” au prochain projet et d’aussi “sourire sur scène” un peu plus, enjoy man, comme “aurait dit Sto”

Marceauuu
5
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le 9 avr. 2024

Critique lue 17 fois

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