En 2008, Guerilla Poubelle sort son second album, qui prône le rapprochement entre le courant philosophique de Sartre et le punk. Si l'on est bien condamné à être libre pour les Guerilla Poubelle, et donc directement responsables de nos malheurs, pas sur que le goût de la diction soit la même pour l'auteur de Huis-Clos et ceux de Equipe Z.
Pour comprendre ce disque, il faut revenir un peu en arrière. Succédant aux Betteraves, les Guerilla Poubelle sont un groupe de punk plus péchu, plus agressif. Leur première maquette et leur premier album font un tabac, ils écument les salles de concerts et vont même tourner dans toute la France, au Canada et au Japon. Pour un groupe normal c'est déjà incroyable, pour un groupe de punk, c'est un rêve invraisemblable. Le groupe sort alors, relativement rapidement, un nouveau disque, pour poursuivre cette vague de succès.


Malheureusement un album de punk c'est souvent moins bon qu'en live et dans le cas de Guerilla Poubelle la vérité est encore plus marquante. Le but est de faire bouger, que ce soit les choses ou les gens. Le but est donc de l'énergie en masse. Parce que pour la musicalité, ce n'est pas ça. Les morceaux sont à la limite de la non-composition tant il s'agit d'une suite d'accord hasardeux et d'une batterie franchement répétitive. La basse offre quelques variations par moment.
D'une pauvreté musicale à toute épreuve, on notera le chant à la fois motivant et horriblement répétitif également. Malgré cela, l'énergie est palpable et donne envie.


Guerilla Poubelle se veut moins un groupe de studio qu'un groupe de pote, que ce soit le groupe ou le public. Le but est de s'amuser. Et je m'amuse encore aujourd'hui avec autant d'énergie qu'à l'époque où le disque est sorti. Certes, c'est ultra répétitif et encore une fois la recherche musicale est proche du zéro absolu. On est dans un vide qui pose même cette question : sont ils musiciens ? Jouer 4 accords en boucle et en binaire dans un morceau entier, est-ce encore de la musique ?
Peut être pas, mais c'est de l'énergie. C'est la niaque et c'est quelques textes pas mauvais du tout. Certains diront superficiels mais ça envoie.


L'album possède quelques morceaux bien sympa. Si Être une Femme me rend nostalgique (un des premiers titres du groupe que j'ai découvert), c'est surtout Tapis Roulant, L'école de la Rue, La Drogue c'est de la merde, Cogne sur un Flic pas sur ta Femme et Génération qui sont à souligner.


On ne pourra que trop regretter le manque, encore une fois, d'originalité, de recherche de l'album. Peu de groupe de punk ont descendu autant leurs exigences musicales que Guerilla Poubelle. Mettre une bonne note serait irrespectueux de ce qu'est un album. Mon 3/10 est peut être déjà sur-noté à cause de mon attachement. Mais encore une fois, au-delà d'un album, il y a des concerts, il y a un groupe et une idée de ce qu'ils veulent faire.
Puis n'oublions pas que le disque est sorti un premier avril, si ce n'est pas déjà un signe.

mavhoc
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le 13 mars 2016

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mavhoc

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