Random Access Memories par Olivier Paturaud
On attendait un Discovery bis, précédé par le funky Get Lucky, single en éclaireur un peu trompe l'oeil, on aura finalement un beau et grand disque mélancolique. Random Access Memory travaille la mémoire d'une certaine musique disparue (Moroder, la BO de Phantom of the Paradise) plutôt que de proposer un disque contemporain ; mais finalement peu importe si le monde d'aujourd'hui indiffère les Daft Punk. Georgio by Moroder, Instant Crush, Touch et Doin' it right sont déjà des classiques où l'on rencontre les fantômes de Scott Walker, Burt Bacharach ou des Beach Boys période Pet Sounds, plutôt que de Donna Summer ou Chic. Love yourself to dance et Get lucky chantent les regrets du Michael Jackson période Off the wall. Sous leur couverture d'homme machines mi robot mi Yves Saint Laurent, ils mettent en musique nos illusions perdues. Humains après tout.