Rock or Bust
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Rock or Bust

Album de AC/DC (2014)

Je pourrais faire une présentation du groupe qui, en plus d'être trèèèèèèès longue, serait inutile. Tout le monde connait AC/DC. Ce groupe mythique, ayant presque 42 ans de carrière, a influencé un nombre incalculable de groupes.

Depuis « The Razors Edge » en 1990, la cadence de sortie des albums ralentit, si bien que chaque nouvel opus est un événement pour les fans et, osons le dire, pour la terre entière (la palme d'or revenant aux 8 ans d'attente insoutenable entre « Stiff Upper Lip » et « Black Ice »).

Ce 1er décembre 2014 fût un raz de marée pour les disquaires et autres grandes enseignes. Six longues années après la sortie du mastodon « Black Ice » (écoulé à plus de 8 millions d'exemplaires !) et 4 ans de sa tournée monstrueuse, c'est la sortie (très attendue) du 17ème album du groupe (sans compter les lives et pressages australiens), intitulé « Rock Or Bust » (du rock ou rien).

Cet album est spécial, et l'était même avant sa sortie. Non ! Ce n'est pas à cause des déboires de Phil Rudd avec la justice (qui, au passage, risque fort de ne pas participer à la prochaine tournée, même si c'est bien lui qui tiens les baguettes sur cette galette). Non ! Tout commença avec ce communiqué officiel venant du groupe : « Après 40 ans de sa vie dédiés à AC/DC, le guitariste et fondateur du groupe Malcolm Young annonce faire une pause avec le groupe pour des raisons de santé. Malcolm aimerait remercier l'ensemble des fans qui à travers le monde entier lui ont témoigné leur affection et leur indéfectible soutien. » Le terme « pause » s'est vite transformé en retrait définitif du fait de sa maladie dégénérative. Vous l'aurez compris, cet album est le premier dans l'histoire d'AC/DC à avoir été enregistré sans le membre fondateur et génial cerveau Malcolm Young. Et il ne reviendra pas.

Mais comme AC/DC c'est avant tout une histoire de famille, c'est à un autre Young que revient la place lourde à porter de guitariste rythmique. Ayant déjà officié en remplacement de Malcolm pendant le « Blow Up Your Video Tour » en 1988, Stevie Young, qui n'est autre que le neveu de Malcolm, prend la relève. Et il s'en tire avec les honneurs.

Ce « Rock Or Bust », même s'il ne rivalisera pas avec le meilleurs albums des boyz, est un très bon album d'AC/DC. Il a besoin de plusieurs écoutes pour être apprivoisé, et il y a énormément de bonnes choses à en tirer malgré sa courte durée (35 min). Après 6 ans d'attente, on était en droit d'attendre au moins 2 titres de plus.
L'album ouvre sur les deux titres déjà bien connus de tous, à savoir le titre éponyme « Rock Or Bust » et sur « Play Ball ». Si le premier titre nous renvoie avec une certaine émotion à « For Those About To Rock » ou même à « Flick Of The Switch », « Play Ball » joue, lui, sur la carte des chutes de « Black Ice », mais fait bouger la tête, taper du pied et met une pèche d'enfer.

Viens ensuite le titre qui fait assurément partie des meilleurs morceaux de l'album, à savoir « Rock The Blues Away ». Alors certes, la ligne de chant semble avoir été reprise à l'identique d'« Anything Goes » de l'album précédent, mais c'est rock'n'roll à souhait. Et cette montée vers le solo ! D'ailleurs, sur ces 3 titres, Angus nous gratifie enfin de solos bien plus longs et mieux construits que sur « Black Ice ». Et c'est un vrai bonheur.

Viens ensuite le premier ovni de cette galette, « Miss Adven-ture » et ses choeurs en « Lalalaaaa ». On sort des sentiers battus, et le titre n'est pas sans rappeler ce que peut faire Aerosmith ou ce que pouvait faire le rock dans les années 70/80 en général. Angus se serait-il fait plaisir en l'absence de son frère ? A ce stade, on remarque qu'un gros travail a été fait sur les choeurs, et Brian n'a jamais paru autant en forme.

« Dogs Of War » est assurément le titre le plus lourd de cet album. Il apparait comme le digne successeur de « War machine ». Le titre est sombre, épique, lent et la montée en puissance lors du solo d'Angus est jouissive.

Après ce titre lourd, on repart en terrain très connu avec « Got Some Rock'n'Roll Thunder ». Le riff est, comme AC/DC sait si bien le faire, simple et efficace. Refrain taillé pour le live, scandé en choeur, Brian au top.

« Hard Times » déboule, hard blues jouissif, avec Stevie en intro. Parlons de Stevie, justement. Le neveu n'a rien à envier à son oncle. Il assure son job comme un chef. Malcolm peut être fier. Alors oui, si le fan tend l'oreille, la différence se fait sentir. Mais le commun du public n'y verra que du feu.

« Baptism By Fire » fait aussi partie des meilleurs titres. Mélangez ce qui pouvait se faire sur « Stiff Upper Lip », rajoutez un peu de « Beating Around The Bush », saupoudrez avec l'énergie de « Back In Black ». Vous obtiendrez un condensé de rock'n'roll. Je vais me répéter, mais Brian n'a pas tiré sur sa corde vocale de cette manière depuis longtemps. C'est sur ce titre qu'on sent qu'AC/DC est heureux de jouer, malgré les circonstances. Même s'il est composé en grande partie de mid-tempos, l'album passe à une vitesse folle. Il ne reste déjà plus que 3 titres.

Le deuxième ovni est très Zeppelinien, « Rock The House ». L'esprit des 70's plane sur ce morceau. Jamais AC/DC n'avait pondu un morceau pareil. Il en est presque psyché, et les boyz semblent avoir un malin plaisir à nous le balancer dans la tronche. Un moment rafraîchissant dans la disco du groupe.

« Sweet Candy » est plus conventionnel, dans la veine de ce qu'à l'habitude de proposer le groupe. Peut-être le morceau le moins entrainant de l'album, même s'il reste assez tranchant et groovy dans sa structure.

L'album termine avec, dans une moindre mesure, le dernier ovni de cette galette « Emission Control », limite funky. Malgré des choeurs parfaitement intégrés et les solis bien envolés d'Angus, le titre n'est pas le meilleur de l'album et sa dernière place n'était peut être pas la plus judicieuse, d'autant plus que le morceau termine sur un fondu et ca, les fondus en fin d'album, je n'y arrive pas, surtout avec un album de cette trempe !

AC/DC avait déjà commencé a proposer des titres un peu inhabituels avec « Black Ice ». Cette prise de libertés prend tout son sens sur « Rock Or Bust ». Le groupe fait ce qu'il a envie de faire, peut importe les critiques et les modes actuelles. Quand je dis groupe, je parle plutôt d'Angus. Malcolm étant absent aux commandes, Angus à eu la lourde tâche de gérer le navire à lui seul.

Alors oui ! Les riffs ont été surement imaginés par les deux frères par le passé. Mais Angus les a façonnés de la façon dont LUI avait envie. Et, connaissant les héros du bonhomme, cela se ressent.

Mention spéciale au groupe. Angus, toujours aussi bon, Brian au top de sa forme, Cliff et Phil assurant la section rythmique avec brio, comme toujours. Et Stevie, avec son poste lourd à porter.

Enfin le groupe prend des risques, et semble plus que jamais heureux de le faire. « Rock Or Bust » est donc un très bon album du groupe. Et a peine sorti, il est déjà historique du fait de son contexte. Espérons que ce ne soit pas le dernier, mais avec une telle envie de la part d'un groupe increvable, c'est impossible.

Pour finir, je terminerai par une phrase de la dernière page du livret (au passage, très soigné, avec quelques beaux hommages à Malcolm) : « And most important of all, thanks to Mal, who made it ALL possible ». Merci messieurs. Et Merci Malcolm.

Yann, chroniqueur pour unitedrocknations.com
JackL
9
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le 11 déc. 2014

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