New Adventures in Hi-Fi

Lorsqu'on écoute un disque de John Cale il est difficile de faire abstraction de La Monte Young, du Velvet Underground, de Nico, de Patti Smith, des Stooges, de Jonathan Richman et de...Marie et les Garçons. A l'âge de 70 ans, le gallois essaie de simplement continuer à composer des chansons comme sur ses albums solos les plus accessibles (de Vintage Violence à Paris 1919 en passant par Helen of Troy et même le très complexe Music for a New Society). La seule chose qui change ici c'est la forme, le décorum, Cale est épris de technologie et de prouesses de productions en tout genre. De Lemon Jelly au Neptunes et à Dr. Dre, rien ne lui échappe (Danger Mouse fait d'ailleurs une brève apparition sur ce disque) et son envie d'explorer d'autres sonorités lui évite de se répéter ou de faire l'album de trop. Shifty Adventures in Nookie Wood est un disque à la fois audacieux et imparfait, des chansons comme "Scotland Yard", "Mary" et "Vampire Cafe" sont très réussies et non rien à envier à ses disques d'antan. Quelques gimmicks électros et l'utilisation étonnante d'Auto-Tune sur sa voix peuvent paraître déplacés et pourtant cela fonctionne assez bien. Un disque de plus mais un disque où l'équilibre entre chaos et beauté mélancolique entraîne l'auditeur vers des textures variées exécutées de façon cohérente et maîtrisée.