Silent Alarm
7.2
Silent Alarm

Album de Bloc Party (2005)

Dans le monde merveilleux de la pop moderne, pas besoin de choisir entre Bloc Party. et Franz Ferdinand. Quatre Écossais ont raflé la mise par surprise en 2004 en recyclant à peu près tout ce dont regorge le Panthéon indé ? Quatre Londoniens s'apprêtent à faire de même en sortant le jour de la Saint-Valentin un premier album où il a beau être question d'amour (This Modern Love), c'est un Like Eating Glass en forme de déclaration d'intention qui ouvre le bal, une impression renforcée dès Positive Tension. Succèdent respectivement à ces deux morceaux emblématiques Helicopter et Banquet, singles qui ont déjà sacré leurs auteurs nouveaux messies du revival "new-wave" incarné par un groupe comme Interpol, risible mais populaire, caricatural mais suffisamment sûr de sa force pour avoir accueilli Bloc Party. en première partie de sa tournée. Ceux qui ont déjà été séduits par nos nouveaux jeunes amis anglais ne seront pas déçus par ce disque des plus malins, à l'image de So Here We Are. Les autres seront ravis de découvrir en Kele un chanteur à la peau noire aux goûts de petit blanc, fan des Pixies qui chante comme Robert Smith dans une formation heureusement assez énergique pour dépoussiérer les fantômes des glorieux anciens. Leur énumération, forcément fastidieuse, sera épargnée avec pour seule exception Wire, une référence jusque-là éclipsée par Gang Of Four. Mais Wire a si bien influencé la frange britpop des Blur, Elastica et autres Menswear que Bloc Party. a pu remonter à la source, tout en croisant au gré des courants Joy Division et Echo & The Bunnymen, pour y résoudre l'équation impossible "mélodies tendues sur du fil de fer barbelé, puis polies au papier de verre, devenir populaires". Seul bémol, ces treize premières marches vers le succès sont pour l'instant toutes du même marbre, sans que le destin de Bloc Party. (avec un point final, silencieux comme l'alarme du titre générique, allez comprendre...) n'ait à en souffrir, tant ce premier essai réussi (contrairement à Echoes de The Rapture, au hasard) en appelle d'autres, de sa part ou de celle de petits frères encore inconnus. (Magic)


Il y a un an, Bloc Party publiait She s Hearing Voices, premier single au tirage confidentiel, mais à l'écho déjà flatteur. Puis il y eut Banquet, Little Thoughts (seul titre non inclus), Helicopter et enfin, dernièrement, le parfaitement bien troussé So Here We Are. Selon la méthode éprouvée des sportifs et des candidats aux élections nationales, le nouveau quatuor britannique dont tout le monde cause désormais aura organisé une savante et fertile montée en puissance ? à raison d'un nouveau teasing chaque trimestre et d'appétissantes sorties live ? jusqu'au jaillissement, attendu tel un orgasme trop longtemps contenu, de leur premier album. Ce plan de bataille, qui a parfaitement fonctionné avec Franz Ferdinand, devrait selon toute vraisemblance apporter d'aussi juteuses retombées et faire du magnétique Kele Okereke, chanteur black sans un poil de blues dans la voix, et de ses trois visages pâles d'associés, l'incontournable phénomène rock de 2005. Ceci est entendu, on devrait d'ailleurs tirer ici le rideau et vous laisser vous ruer sur ce disque que, avis critique négatif ou pas, vous auriez acheté de toute façon. Parce que, vous l'avez sans doute déjà lu quelque part, ce groupe est une synthèse, un concentré inflammable de tout ce que la musique a produit de plus incandescent au cours des trois dernières décennies : de Cure aux Pixies, des Basement 5 à Blur, de The Fall à, disons, TV On The Radio, pour ne pas citer ici que des morts-vivants. Un chouia moins aguicheur que Franz Ferdinand, malgré des appas diablement aiguisés (une voix aux modulations infinies, des guitares triviales qui virevoltent dans tous les coins, une basse reptilienne éduquée au dub), Bloc Party devrait néanmoins occuper plus longtemps les mémoires, son ascension par paliers n'ayant presque rien éventé des surprises que réserve Silent Alarm. On a beau connaître un bon tiers de l'album, c'est toujours la même incrédulité béate qui accueille les uppercuts de Helicopter ou Banquet, et c'est le souffle déjà coupé que l'on ramasse en plein plexus les assauts électrisants de Positive Tension, le morceau qui fait cruellement défaut à l'album de LCD Soundsystem, ou le très turbulent Price of Gas qui ressuscite au XXIe siècle le génie avorté des Specials. La gorge rouge et blanche d'Okereke, qui parvient à réconcilier les deux Smith les plus antagonistes d'Angleterre (Robert et Mark E.), constitue forcément l'axe majeur de cet album. C'est elle qui conditionne les humeurs souvent contrastées des chansons, qui s'autorise à prendre toutes les vagues (cold, no ou new-wave) pour surfer avec une belle désinvolture entre les balises des genres. Jamais rétrograde, jamais non plus dans la prétention futuriste, Bloc Party mène un combat au présent ? oppressant, parfois ? contre une apathie générale et la condescendance larvée de tous les tenants d'un "c'était mieux hier". On ne peut que les suivre, en bloc et à bloc. (Inrocks)
Même pas déçu ! Les premières écoutes ont pourtant été déconcertantes puisque la fougue des singles a été atténuée par des compositions ralenties et clairement en marge par rapport à leurs simples.Mais le passage au long format permet au groupe de se montrer encore un peu plus ouvert et doué, ajoutant par endroits des guitares virevoltantes ("Blue Light" qui rappelle les bouillants texans d'Explosions In The Sky), de longues digressions planantes ("Compliments" qui ferme la marche) ou encore quelques passages hybrides inédits ("This Modern Love", étonnante ballade survitaminée). Mais passée la surprise, ces nouveaux paramètres sont intégrés à l'identité du groupe sans aucun problème. Paul Epworth (qui semble par ailleurs devoir devenir aussi hype que les groupes qu'il est en train d'accrocher à son palmarès) ne doit pas être complètement innocent dans cette affaire tellement il a su préserver, dans sa production, la puissance naturelle (le batteur est un phénomène et le chanteur est tout bonnement hypnotique) tout en conservant les côtés plus posés du groupe, et ce, malgré quelques choix discutables (par moments, les petits zigouis electro des eighties me sortent par les trous de nez). Il y a bien quelques demi-réussites : "She's Hearing Voices" qui ne décolle jamais, "Price of Gasoline" tourne un peu en rond même si l'énergie est là, "Plans" dont le solo de guitare se perd en péripéties indigestes. Le choix de ne pas faire figurer certaines bombes des singles ("Little Thoughts" ou "Tulips" auraient avantageusement remplacé les titre susnommés) peut également faire partie de la catégorie "reproches" (même si, dans ce cas, j'aurais sûrement fait remarquer qu'une compilation de singles ne fait pas un premier album... Je sais, contradiction aurait pu être mon deuxième prénom !). Mais ils ne suffisent tout de même pas à ternir l'excellente impression que laisse "Silent Alarm", encore moins à faire fléchir l'ardeur et la classe exceptionnelles dont fait preuve Bloc Party.(Popnews)
Le premier fait d’armes discographique des Anglais de Bloc Party, un EP éponyme lâché au printemps 2004, laissait présager du meilleur. A peine quelques mois après la secousse tellurique déclenchée par le Take Me Out de Franz Ferdinand, on croisait la route, avec le titre Banquet, d’une nouvelle machine infernale, un engin redoutable, conçu pour bousculer nos hanches et nos neurones, en stereo comme en simultanée. Un an plus tard, le premier album de Bloc Party sollicite notre attention avec bien plus d’arrogance. Les mois ayant passé, la hype a en effet gonflé jusqu’à l’écœurement. Mais fort heureusement, ce "Silent Alarm" n’est pas le pétard mouillé que l’on aurait pu craindre. Like Eating Glass, première détonation, dévoile une à une ses munitions : crépitements de batterie percutante, assauts de guitare nerveuse et tranchante, salves de chant curien et décharges de basse bondissante. Le deuxième protagoniste à se jeter dans la bataille, Helicopter, met définitivement nos doutes en morceaux. Le quatuor tient la cadence sur toute la première moitié du parcours, insolent d’adresse et de réussite. De Positive Tension à This Modern Love, il taille à la hache les contours d’un post-punk arty au romantisme voilé. C'est à partir de Pioneers que la trajectoire du groupe se fait plus sinueuse. Mais après une entrée en matière irrésistible, il aurait été bien cruel d’exiger de sa part un sans-faute. Soyons en certains, les quatre jeunes londoniens disposent de tous les atouts musicaux, la modestie et l’application en plus, pour survivre à ce brillant premier album et, un jour, porter le coup de grâce. (indiepoprock)
Bloc Party : un groupe de rock comme les autres ? Enfin, l’album des anglais est arrivé. Depuis 6 mois, on entend Bloc Party par ici, Bloc Party par là. « Tu as entendu « Banquet », on dirait Robert Smith qui chante sur les Strokes ». Bref, les 13 titres sont arrivés, et ils ne déçoivent pas. Pour être déçu, il aurait fallu attendre quelque chose de spécial de ce disque. Et ce à quoi on s’attendait est à présent entre nos mains. Un concentré de chansons pop terriblement efficaces, qui ne peuvent laisser vraiment indifférent. Beaucoup de singles potentiels, des tonnes de mélodies catchy et une production nickel qui vient accroître encore l’éventuelle popularité du groupe. Après les trois singles « mise en bouche », « Silent Alarm » : le premier album des anglais en peut décevoir ceux qui aiment tant les tubes que ce sont « Banquet », « Helicopter » et « Little Thoughs » (étrangement absent). Les mélodies sont prenantes, le rock de Bloc Party est tout à fait dans l’ère du temps…« Helicopter », « Like Eating Glass », « Banquet », « She’s hearing voices », “This Modern Love”, “So here we are” sont des singles imparables. Dire que cela n’est pas plaisant serait de la mauvaise foi. Ainsi, les jeunes anglais ont tout ce qu’il faut pour réussir et leurs débuts fracassants en rendent plus d’un jaloux. Mais Bloc Party pourra t-il confirmer ? Seront-ils le groupe d’un jour, ou débutent ils une longue et belle carrière internationale ? Le deuxième album de Franz Ferdinand sera peut être un début de réponse…En tout cas, « Silent Alarm » est un disque dont on a du mal à se lasser, et quand les accords du magnifique « Compliments » se taisent, on a juste envie d’appuyer sur « play » pour se remettre le tout depuis le début…(liability)
bisca
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le 27 févr. 2022

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bisca

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