C'est un des premiers albums de Ron Thal, alias Bumblefoot, sur qui je ne connais pas grand-chose sinon que j'aime bien sa musique, qui oscille entre le metal, le progressif, le psychédélique à la Hendrix et la parodie de doo-wop, de comédie de Broadway, etc...

- "Bumblefoot" est encadré par un jingle assez réussi, avec au milieu des passages qui font penser à de la samba interprétée à la guitare électrique, puis à du prog. Difficile à décrire, mais ça marche.
- "Orf" est une ballade prog à la guitare, qui commence sur un air assez nostalgique, puis avec un thème répété qui suggère l'interrogation, l'hésitation. De beaux segments à la basse. Le dernier segment amène la résolution et le retour au thème initial.
- "Scrapie" contient de bons éléments de rock années 1990, mixés avec des choeurs épiques. L'intro et la conclusion sont plutôt jazz.
- "Blue Tongue" est un excellent morceau metal très énergique et épique, dans certains segments. La virtuosité de Ron Thal à la guitare saute aux oreilles. Bizarre qu'au milieu il y ait des choeurs genre "Double-six".
- "Limberneck" a tout d'un hommage à Marcel Dadi.
- "Q Fever" est un morceau avec une ligne de basse acid-jazz, et par moment funk, et des morceaux de bravoure à la guitare. La guitare de Ron Thal se fait tantôt mélodieuse, tantôt batailleuse, avec des descentes acrobatiques.
- "Strawberry /Footrot" a tout d'un thème de beat'em up en 2D, avec sa basse qui suggère une atmosphère pourrie, ses segments téléphonés à l'orgue, ses passages un peu mélancoliques ou épiques à la guitare.
- "Ick" est une ballade flamenco soutenue par une ligne de basse très réussie. Il y a un peu d'impro à la guitare électrique au milieu.
- "Malignant carbuncle" consiste plus ou moins à imiter le bruit d'une imprimante avec une guitare électrique (je sais, je grossis le trait, mais bon). Pas désagréable.
- "Rinderpest" est une ballade metal qui commence en mode mineur pour mieux poser les solos de guitare appuyés par des chorus de à la pédale wawa. Original.
- "Strangles" est une sorte de chaos à la Pierre Boulez, à base de guitare suraigüe, de basse, de batterie frénétique.
- Fistulous Withers" est une sorte d'hymne rock, le genre de chanson qui ferait un bon générique de fin à la Queen.
- Les dernières pistes sont des bonus tracks sans titre. La piste 13 ressemble à du Pierre Boulez à la guitare ; la 14 est un jingle pour des poissons toxiques sur un air de doo-wop ; la 15 aussi mis sur la dissonnance, avec des voix cons assez marrantes ; la piste 16 est très hétérogène. Pas ratée, mais déroutante.

La piste 17 est très réussie : un segment de piano rappelant un peu "le vol du bourdon", avec quelques accents de synthé qui mettent une ambiance glauque, puis le tout est repris de manière symphonique. La piste 18 ferait une bonne musique de boss de fin de niveau. La piste 19 est une variation autour du thème de Dracula, au début à l'orgue, auquel se greffe rapidement une guitare bien metal appuyé par une basse très hard rock. Très efficace.

Un album très stimulant, qui mixe beaucoup de styles différents, mais qui du coup part un peu dans tous les sens. J'apprécie les bonnes idées au détour d'un morceau, mais pas forcément le morceau dans son ensemble. Cela reste quand même de très bonne tenue.
zardoz6704
8
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le 20 oct. 2012

Critique lue 200 fois

2 j'aime

zardoz6704

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