Qu'un tel monument puisse être torché de nos jours a quelque chose de rassurant. Que des mecs habillés comme des ploucs et aussi charismatiques que David Pujadas soient capables de bâtir une telle cathédrale sonore à une époque où des gens dépensent de l'argent pour écouter René La Taupe, ça réchauffe les oreilles.

Un larsen vicieux déchire la nuit lorsque surgit une voix haut perchée bientôt portée par une batterie puissante, le tout sonnant comme une gigantesque marche en avant prête à abattre toute résistance. Bienvenue dans "Like the ocean like the innocent", première chanson du disque scindée en 2 parties. Le ton est donné : ici, on fait dans l'épique.

Derrière cette entrée en matière musclée, les violons de "Chicago train" touchent l'auditeur là où peu de chansons parviennent à se frayer un chemin : en plein cœur. Mais les Besnards Lakes sont aussi capables d'offrir des pop songs qui mériteraient un passage en rotation lourde à la radio. "Albatross" est de ce bois là, avec son riff de guitare qui fait tapisserie et ses chœurs façon Beach Boys.

"Glass printer" laisse sa part du gâteau au bassiste mais n'est qu'une mise en bouche avant les 2 parties de "Land of Living Skies", western à ciel ouvert qui va purger vos oreilles infectées par 10 ans de Nouvelle Star. Et s'il reste encore un peu de Christophe Willem incrusté, "And this is what we call progress" avec sa batterie jouée par Godzilla et son riff inattaquable se chargera d'envoyer le malotru à la potence illico.

A peine essoufflés par tant d'efforts, les Besnards Lakes abattent leur quinte flush royale, "Light up the night" qui a l'ambition des chefs-d'œuvre : tutoyer les cieux, élever les hommes loin au-dessus de la marée, pendant 7 minutes et 25 secondes qui passent très vite. L'album se conclue sereinement avec "The lonely moan" et ses harmonies subtiles, chanson idéale pour embellir sans alourdir un tableau d'une richesse incroyable.
Staircase
10
Écrit par

Créée

le 20 déc. 2011

Critique lue 257 fois

4 j'aime

Staircase

Écrit par

Critique lue 257 fois

4

D'autres avis sur The Besnard Lakes Are the Roaring Night

The Besnard Lakes Are the Roaring Night
Kristoffe
8

Critique de The Besnard Lakes Are the Roaring Night par Kristoffe

...Are The Roaring Night semble émerger d'une litanie instaurée par ...Are The Dark Horse, comme un éveil, à la fois funeste et glorieux. Tout ici est force, s'axant autour de deux chapitres...

le 23 déc. 2011

1 j'aime

The Besnard Lakes Are the Roaring Night
bisca
7

Critique de The Besnard Lakes Are the Roaring Night par bisca

Après une courte introduction instrumentale, guitares pompières, orgue au rabais et la voix qui s’élève paresseusement comme un succédané moderne d’Alan Parsons Project (Like The Ocean, Like The...

le 13 mars 2022

Du même critique

Bienvenue à Zombieland
Staircase
5

Critique de Bienvenue à Zombieland par Staircase

Un générique somptueux et une première demie-heure parfaite, drôle, originale et rythmée. Malheureusement le film part vite en sucette et j'ai eu la désagréable impression que le réalisateur ne...

le 17 juin 2010

36 j'aime

6

Parachutes
Staircase
8

PARACHUTES DORÉS

Avant les stades, avant Gwyneth Paltrow et avant de pomper sur le petit voisin d'à côté Joe Satriani et de se faire gauler par le prof, Coldplay avait la classe, la vraie. Sur ce magnifique premier...

le 21 déc. 2011

25 j'aime

3

L’École du micro d’argent
Staircase
8

QUI A EU CETTE IDÉE FOLLE

Pilier du rap français, cet album aujourd'hui mythique, enregistré en partie à New York mais imprégné d'un bout à l'autre de la culture asiatique, est effectivement un gros morceau qui fait figure...

le 20 déc. 2011

21 j'aime

8