La veille de l'annonce de la sortie imminente du prochain Radiohead, James Blake nous a fait lui aussi une petite surprise en livrant son troisième album. Celui-ci s’avère en réalité une bonne et grosse surprise.


Le point fort de cet album est d’abord le son que James Blake développe et améliore depuis ses débuts. Un son limpide, cristallin, avec une voix toujours chargée d'émotions comme Alt-J dans leurs moments les plus épurés. Un son qu’il reproduit fidèlement en concert et qui, bien que souvent classifié en dubstep, est beaucoup moins hermétique que celui d’un Burial ou d’un Plastician sans être moins intéressant. Sur son album Overgrown, « I Mind » était un pur morceau de dubstep au sens classique. Si, à la première écoute, on peut regretter qu’un tel morceau de génie manque sur The Colour in Anything, on se rend compte qu’il y a tout de même quelques bonnes pièces du genre, notamment « Points » et « Timeless ».


En fait, et c’est un autre point fort de l’album, l’unité sonore de l’album s’accommode d’états d’esprit très différents dans lesquels le jeune Blake se montre toujours doué. On aime les belles mélodies comme « Love Me in Whatever Way » qui aurait pu passer dans la bouche d’un crooner sans les bidouillages électroniques. On aime également quand James Blake nous surprend avec sa voix coupée, saccadée, ses instruments incongrument trafiqués sur des morceaux comme « Always » ou « I Need a Forest Fire ». Enfin, on adore le dynamisme vainqueur de "I Hope My Life".


James Blake s’impose définitivement comme un artiste d’électro à la pointe, capable de séduire et d’émouvoir, de faire tendre frémir et trémousser. Ces morceaux passent aussi bien en club branché qu’en écoute sur une chaîne hi-fi de qualité. L’artiste nous donne l’impression de laisser le public plonger dans sa personnalité sans jamais oublier qu’il est avant tout un faiseur de sons derrière ses platines. C’est grâce à des artistes de ce genre que l’électro est un genre qui se renouvelle.

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le 30 déc. 2016

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