L’Adolescent en nous, qui a grandi au son des grosses guitares de White Zombie, se complaît dans chaque offrande que le père Rob peut apporter, si tant est que cette dernière ait des thèmes horrifiques pris à la légère. L’Adulte, quant à lui, aura plus de recul, se rend compte quand ça tourne en rond et quand on se moque un peu de lui. Concernant ce nouvel album, ce sera l’Adulte qui aura raison.


Rob Zombie offre d’ailleurs plus de raisons de se branler par son titre d’opus d’une vulgarité affolante que par le contenu de sa musique. The Electric Warlock Acid Witch Satanic Orgy Celebration Dispenser. Rien que ça. Comme pompe à foutre, on aurait pas fait mieux. Alors on a droit à cet affranchissement de mauvais goût qui nous a offert des crises de fou rire par le passé, celles qui feraient durcir un cureton même sans présence infantile. Sauf qu’ici c’est lourd, ça pèse, ça se subit d’un morceau à l’autre et, cerise sur l’étron, la musique ne suit pas. Toujours la même rengaine, si bien qu’après plusieurs écoutes, rien ne se retient ou s’apprécie. Difficile alors de voir en Rob Zombie autre chose qu’un troubadour du dimanche, celui qui nous divertit quand il ne reste plus que lui, malgré un univers qui a tout un potentiel de renouvellement.


Il y a encore un troisième personnage, et la lettre introductive ne varie pas. L’Abruti donc, celui qui est content juste parce que Rob Zombie est sur la pochette quel que soit le rendu et qui pense que les deux remake d’Halloween sont de bons films. On l’a tous en nous, ce petit être vicieux qui nous retire notre objectivité et nous fait défendre avec des termes ridicules quelque chose qui l’est encore plus. Alors on croise les doigts pour que ce petit bonhomme se taise, histoire que l’Adulte parle, botte le fion du père Bie-Zom, et lui réapprenne à composer. Après tout, rien n’est perdu.

ThierryDepinsun
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le 26 juil. 2016

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