The Future Crayon
7.2
The Future Crayon

Compilation de Broadcast (2006)

En 1997, avant même l'éclosion de son premier album, Broadcast semait déjà ses singles dans la compile Work and Non Work sur le label electro Warp. Ce quintette anglais ne tarda pas à récolter des bouquets d'éloges fleuris. Neuf ans et trois albums féconds plus tard, le groupe, réduit entre-temps à son noyau le plus doux (Trish Keenan et James Cargill), revient avec The Future Crayon, recueil fertile de titres rares et inédits enregistrés entre 1999 et 2003. Ici, Illumination renvoie à l'époque où il composait de petits joyaux pop enrobés d'une batterie en roue libre. Ailleurs, Small Song IV annonce la venue imminente de Tender Buttons ? dernier album dépouillé qui marquait l'émergence d'une boîte à rythmes et d'âpres nappes électroniques. Le tout envoûté par les vocalises en sucre d'orge de la chanteuse porcelaine Trish Keenan'
Mais la plupart du temps, The Future Crayon déroute en nous conviant à un voyage aphone. Seuls maîtres à bord, les instruments se lancent dans une impro jazz façon Badalamenti (One Hour Empire), un trip hallucinogène (Hammer Without a Master), une curiosité contemporaine (A Man for Atlantis), un hommage à Morricone (Belly Dance) ou une expérimentation bleep (Minus Two). Concept et magnifique, ce disque prouve la folle capacité de Broadcast à s'extraire des gentils sentiers pop.(Inrocks)


C’est un an exactement après la sortie de leurs « Tender Buttons », que Broadcast nous livre ce « Future crayon », une compilation de titres sortis sur des compilations ou faces B, et qui en définitive ne surprend qu’à moitié, vu le nombre conséquent de EP’s sortis par le groupe jusqu’à présent. Malgré l’aspect fragmenté du format de la compilation, ce disque trouve sa cohérence, les EP’s de Broadcast prenant souvent des directions plus aventureuses, en termes de structures, que sur album. Cet étrange mélange de pop sixties et d’electronica se décline donc de manière un peu plus libre, mais reste aussi savoureux que jamais ; il faudra juste savoir abandonner le format « chanson » pour apprécier les multiples escapades du groupe.

Le format instrumental est à l’honneur sur ce disque. Les morceaux deviennent plus progressifs, ou peuvent parfois paraître relativement décousus… mais la qualité de la production reste excellente, et il faut admettre que l’ensemble est bien maîtrisé. Les quelques morceaux chantés sont aussi très efficaces, notamment la version longue de « Unchangins Window », imparable !"The Future Crayon" n 'est peut-être pas le meilleur disque pour découvrir Broadcast, comme souvent dans ce genre de cas. Par contre, si l’option « Broadcast un brin expérimental » vous tente, il s’avérera parfait, tant il complète judicieusement la discographie du groupe. (indiepoprock)

bisca
6
Écrit par

Créée

le 19 mars 2022

Critique lue 5 fois

bisca

Écrit par

Critique lue 5 fois

Du même critique

Le Moujik et sa femme
bisca
7

Critique de Le Moujik et sa femme par bisca

Avec le temps, on a fini par préférer ses interviews à ses albums, ses albums à ses concerts et ses concerts à ses albums live. Et on ne croit plus, non plus, tout ce qu'il débite. On a pris sa...

le 5 avr. 2022

3 j'aime

Santa Monica ’72 (Live)
bisca
7

Critique de Santa Monica ’72 (Live) par bisca

Ça commence avec la voix du type de KMET, la radio de Santa Monica qui enregistre et diffuse ce concert de Bowie, le 20 octobre 1972. « Allez hop on va rejoindre David Bowie qui commence son concert...

le 27 févr. 2022

3 j'aime

Taormina
bisca
7

Critique de Taormina par bisca

Taormina, perle de la Méditerranée, disent les guides touristiques à propos de cette belle endormie sicilienne, bordée par le volcan Etna. Taormina, perle noire dans la discographie de Murat, dira la...

le 5 avr. 2022

2 j'aime