Ressenti publié dans le cadre de mon classement intégral de la discographie de David Bowie, composée de 26 albums studio.

Numéro 9 : The Man Who Sold The World

Après son deuxième album sorti un an plus tôt, David Bowie sort son troisième album, entouré différemment qu'il ne l'était auparavant. Mark Ronson, qui collaborera toujours avec David Bowie pour les albums suivants, est la valeur ajoutée qui changera non seulement la couleur mais la consistance de la musique de l'artiste caméléon. Ce dernier étant encore à ses débuts, il est donc évident que Ronson changera la carrière du chanteur. L'album sera bien reçu par les critiques mais le succès commercial n'arrive toujours pas et Bowie reste encore un artiste de l'ombre.


L'album s'ouvre de manière rythmée avec le long et percutant "The Width Of A Circle". Si la guitare de Ronson fait des merveilles, la ligne de basse n'est clairement pas en reste et le tout additionné par des percussions faisant le boulot, Bowie est dans les meilleures conditions pour happer l'auditeur dès le début d'album. Cela si la première moitié est bonne, c'est son merveilleux pont arrivant à la moitié du morceau et joignant les deux bouts de la chanson qui fait mouche. Un chant qui s'étire sur un son qui fait superbement corps à la voix. Une guitare sèche prend le relai et amorce le second morceau, un son presque grunge qui annonce la couleur. "All The Madmen" est un morceau heavy qui n'est précipité mais qui au contraire, voit sa puissance s'étaler de manière naturelle et efficace. C'est gothique, mystérieux et frappant. Le titre se suspend pendant de merveilleuses secondes pour repartir de plus belle et s'intensifier jusqu'à se conclure sur une bien belle conclusion. Un grand moment non pas de l'album mais de la discographie de l'artiste jusque-là. Le titre suivant, "Black Country Rock", est lui aussi bien rythmé et est dans la continuité de l'album et poursuit la dynamique du projet, bien que plus terre à terre et moins atmosphérique que le titre précédent. Une atmosphère, c'est très certainement se qui caractérise le quatrième titre de l'album, "After All". D'un calme enivrant, ce chant gothique rappelle certains titres d'ambiances de l'album précédent, mais avec le caractère fantôme de celui dans lequel il s'inscrit. Un autre très bon moment, que l'on voudrait encore plus long. Avec "Running Gun Blues", l'album repart dans des sonorités plus hard. S'il est celui qui me parle le moins, il en dit long sur l'album car le titre est pourtant appréciable à l'écoute. Avec "Saviour Machines", nous repartons sur du très bon avec un titre qui lui aussi tape fort dans ses couplets avec un refrain très Bowiesque, rappelant "Cygnet Commitee" tout en étant dans un tourbillon hard rock. "She Shook Me Cold" enfonce le clou et persiste sur ce son massif qui sera définitivement ce qui caractérisera musicalement l'album. S'il en est franchement appréciable, de par le refrain et le travail de Ronson, il n'est pas pour moi un sommet de l'album. Contrairement au chef-d'œuvre qui suit. Place au morceau éponyme. Oui, ce titre est un chef-d'œuvre. Énigmatique, fascinant, une chanson dont nous ne pouvons nous lasser. J'ose même le dire, c'est mon titre préféré parmi ces trois premiers albums de l'artiste britannique, devant Space Oddity. Tout y est et le morceau se fond parfaitement dans l'album, reprenant toutes les gimmicks des différents titres constituant le projet. Un véritable bijou, qui n'aurait pu être fait que par Bowie. Le dernier morceau relève plus de l'anecdote mais fait tout de même bien le travail, bien que j'aurais tant préféré que cet album puisse se conclure avec le titre éponyme plutôt que ce "The Supermen".


The Man Who Sold The World n'est clairement pas l'un des albums les plus cités de Bowie et bien que je puisse le comprendre, cela me peine un peu. Une bulle musicale de 40 minutes bien singuliere, dont la pochette d'album donne parfaitement le ton. Constitué de très bon titres, dont certains plus que marquants, l'album n'a pas de temps morts et jouit d'une cohérence qui est a saluer. Une véritable montée en puissance après l'album précédent qui était déjà très prometteur. Le suivant, marquera une nouvelle ère de David Bowie. Pour le meilleur...?

nassim-starless
9
Écrit par

Créée

le 2 mars 2023

Critique lue 26 fois

1 j'aime

Critique lue 26 fois

1

D'autres avis sur The Man Who Sold the World

The Man Who Sold the World
EricDebarnot
8

"Zane, zane, zane, ouvre le chien !"

Ah, The Man Who Sold the World, voilà un album « compliqué », un album qui divise, dans la discographie de David Bowie ! Un album, qui lorsque nous l’avons découvert fin 1972, dans la foulée de Ziggy...

le 24 juin 2023

16 j'aime

3

The Man Who Sold the World
-Wave-
8

Critique de The Man Who Sold the World par -Wave-

Après un album folk passé quelque peu inaperçu, Bowie embauche un guitariste de génie, Mick Ronson, et s'envole vers des horizons hard rock d'une efficacité redoutable. Inspiré de groupes tels que...

le 23 avr. 2012

4 j'aime

The Man Who Sold the World
Muffinman
7

The Woman who Sold the World ?

Personnellement, je trouve que le morceau le plus faiblard est "She Shook me Cold". En fait, en dehors de "Space Oddity" (la chanson) Bowie n'a jamais eu de succès avant Hunky Dory (et encore ce fut...

le 1 févr. 2015

2 j'aime

Du même critique

Hunky Dory
nassim-starless
9

Une évidence.

Ressenti publié dans le cadre de mon classement intégral de la discographie de David Bowie, composée de 26 albums studio. Numéro 2 : Hunky DoryAprès la bonne surprise qu'était l'album David Bowie de...

le 11 mars 2023

1 j'aime

Station to Station
nassim-starless
9

Produit à consommer sans modération.

Ressenti publié dans le cadre de mon classement intégral de la discographie de David Bowie, composée de 26 albums studio. Numéro 4 : Station To StationLa période glam du chanteur totalement révolue,...

le 8 mars 2023

1 j'aime