Quand un nouveau chanteur arrive dans un groupe, il lui faut toujours un petit temps d'adaptation. Ce qui explique les débuts hésitants du jeune Bruce Dickinson. Sa voix haut-perchée et ses montées coupent littéralement avec la voix plus rauque, presque punk de Paul Di'Anno (dans le look et l'attitude au moins). Mais on est encore bien loin des prouesses dont il fera preuve au milieu des années 80 (l'apogée étant atteint avec "Somewhere In Time"). Sa performance sur "Hallowed Be Thy Name" n'en reste pas moins époustouflante (le cri qu'il prolonge encore et encore après cette excellentissime introduction me fout toujours sur le cul).
Pour le reste, le petit nouveau signe une performance honnête où on sent qu'il se donne à 100%. Même si sur des chansons comme "Invaders", sa prestation est à la limite du supportable.

Coté musicien, on note aussi une légère avancée. "Killers" avait été la douche froide après le bon "Iron Maiden". Peu de titres marquants ("Another Life", "Innocent Exile" et "Drifter" sont d'un ennui mortel) et les rares bons titres n'égalaient en rien ceux du premier album (mis à part peut-être le speed "Purgatory"). Sur "The Number Of The Beast", IRON MAIDEN a mûri. La dimension épique est nettement plus marquée ("Hallowed Be Thy Name", premier d'une très longue liste) et les compositions sont plus travaillées.
Malheureusement, "The Number Of The Beast" reste décevant. L'aspect culte de la galette n'arrange pas le triste constat qu'on peut dresser après son écoute. Prenons par exemple la première chanson : "Invaders". Et là, c'est la chute. Une chanson réellement mauvaise, dû en partie à un riff chiant et pseudo-festif et surtout un refrain affreux où Dickinson en fait vraiment trop. Bref, une entrée en matière ratée.

La suite est mieux quoique... "Children Of The Damned" est la première réjouissance de l'album. Une sublime intro', des montées puissantes (on se demande comment Bruce-Bruce peut aussi bien chanter là alors qu'il signait des parties de chants à coté de la plaque sur le titre précédent) et une fin apocalyptique avec des roulements de toms parfaitement maitrisés et des soli du feu de dieu. "The Prisoner" vient casser le délire, la faute encore à un riff mou du gland (pourtant l'intro' tiré d'une célèbre série est originale et le début à la batterie fait envisager le meilleur pour la suite.. ratée !). "22, Acacia Avenue" n'est pas dégueulasse avec des bons riffs Heavy et des soli du même acabit.

On arrive ensuite à la colonne vertébrale de l'album : "The Number Of The Beast" et "Run To The Hills". Loin de vouloir casser l'image symbolique de ces deux chansons cultes, mais je les trouve plus ou moins bonnes. Le titre éponyme saoule après plusieurs écoutes (les paroles sont rudimentaires : "666, the number of the beast. 666, the one for you and me". Une aubaine pour les intégristes catholiques en somme). Et "Run To The Hills" est vraiment trop simpliste (le riff est lassant, surtout après avoir écouté des centaines de fois la chanson).
Le speed "Gangland" remet les pendules à l'heure, quel bien ça procure ! Clive Burr cogne comme un fou-furieux derrière ses fûts et le duo Smith/Murray fait un très bon travail. Ne parlons pas de "Total Eclipse", une chanson qui ne mérite pas de figurer sous le nom IRON MAIDEN.
L'album se finit sur la pièce-maîtresse de l'album, je nomme ici "Hallowed Be Thy Name". Une chanson qui représente à elle-seule l'immense talent de Mister Steve Harris, assurément un des meilleurs compositeurs de la scène Metal.

"The Number Of The Beast" est un album mitigé, certainement un des plus sur-estimé. Mais le meilleur reste à venir ("Piece Of Mind" le supplante en tout point).

Chansons favorites : "Children Of The Damned", "Gangland", "Hallowed Be Thy Name".

(tiré de ma page Nightfall)
Nikki
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le 19 oct. 2013

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