Unbound
7.2
Unbound

Album de Sargeist (2018)

Pour la cinquième offrande de l'un de ses deux projets les plus prolifiques (et influents), Shatraug a décidé de faire le grand ménage : le line-up « historique » (pour mémoire, Sargeist a démarré comme un projet solo de Shatraug) du groupe a été démantelé, les deux membres de Behexen ayant quitté le navire ; et Shatraug ne fait d'ailleurs plus partie de Behexen, le divorce est ainsi consommé. A la place, il a recruté des gars bien connus du milieu et qui ont de la bouteille : le gratteux VJS (Nightbringer, Adaestuo, Demoncy), la paire Gruft et Profundus de Desolate Shrine (et Lie In Ruins pour le premier) et Abysmal, bassiste de Saturnian Mist. Un joli line-up à 80% finlandais, 20% ricain que voilà.


Même si les nouveaux membres semblent avoir participé à l'élaboration de ce dernier-né, le style reste fidèle à ce que le groupe a pu proposer jusqu'ici ; ce qui signifie évidemment que Shatraug demeure le principal artisan de ce que produit ce projet.
Et du coup, comme toujours, la filiation avec Horna est évidente, il n'y a qu'à écouter Her Mouth Is An Open Grave pour se le remémorer. Sauf que je trouve qu'avec le temps, Sargeist s'avère être un projet beaucoup plus constant et régulier que Horna qui, s'il nous a offert des moments de grâce (la période Corvus en ce qui me concerne), a tendance à pédaler dans la semoule dernièrement. Mais passons.


Unbound est un album qui m'a une fois de plus pas mal emballé. Le son est assez différent de celui de Feeding The Crawling Chaos, plus net et moins caverneux. La voix versatile de Profundus ressort davantage, ce qui n'est pas plus mal vu le talent de ce dernier. On reste sur quelque chose de cru et brut de décoffrage, moins décharné que les débuts du groupe mais tout aussi haineux.
La composante mélodique est plus présente, en témoignent les passages correspondants sur Hunting Eyes et le morceau titre. Ce qui donne tour à tour une dimension poignante ou épique à la musique de Sargeist. En cela, on reconnaît le style du groupe, ce qui permet de le distinguer des autres projets plus ou moins similaires de Shatraug.


De mon point de vue, tous les titres se valent à peu près, je ne perçois aucune baisse de régime malgré une durée moyenne conséquente (autour de cinq minutes par morceau). Dense et très homogène, ce dernier album de Sargeist témoigne de la régularité de ce rejeton du très inspiré Shatraug. Je le situerais même un petit cran au-dessus de son prédécesseur, que j'apprécie encore beaucoup, c'est dire.


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Man_Gaut
8
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Créée

le 6 janv. 2020

Critique lue 42 fois

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Man Gaut

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