Episode 1 ici : https://www.senscritique.com/album/sleep_dirt/critique/267034691

Episode 2 ici : https://www.senscritique.com/livre/Le_Club_des_hachichins/critique/278869060

Episode 3 ici : https://www.senscritique.com/album/Legend_of_the_Black_Shawarma/critique/283280317

Episode 4 ici : https://www.senscritique.com/morceau/epitaph/critique/289182432

Episode 5 ici : https://www.senscritique.com/album/the_xenon_codex/critique/297223817

Episode 6 ici : https://www.senscritique.com/album/nightclubbing/critique/245696093

Episode 7 ici : https://www.senscritique.com/album/Couleurs_Naturelles/critique/300566933


La semaine se termina calmos. Chacun se préparait avec entrain à l’évènement tout proche : La Bomba ! Frankie réglait les derniers détails et le vendredi tout son petit monde se réunit à l’entrepôt de manière échelonnée avec le matos. La cloison qui menait à la « salle des fêtes » fut rapidement cassée et sécurisée. Les cagoinces aménagées façon délire morbide cyber punk avec des ossements. Partout de longs néons filiformes pas trop flashy furent posés. Les murs et « la galerie aux cadavres » menant à la scène comme se plaisait à l’appeler les officiants furent habillés. Choc de l’ancien et du moderne. Pierres lustrées et poussiéreuses, os centenaires furent mis en valeur. Contre la cloche de la grande salle, des échelles avaient été installées. Ainsi les parois se paraient de lumières toutes orangées en forme d’éclairs ou d’étoiles. L’aérateur fut installé juste sous le trou, assez large pour laisser passer une personne plutôt mince, qui se trouvait au sommet du dôme. C’est vraiment ce qui demanda le plus de travail à l’équipe de Frankie. En bas en face de la scène semi circulaire un bar d’une dizaine de mètres de long fut installé et enrobé de néons au sortir de la galerie d’égout qui constituait une sorte de « sortie de secours ». La déco tag de la scène du DJ discutait avec celle du bar et conférait au lieu une ambiance post moderne des plus éclectiques. Cerise sur le gâteau les aminches de Frankie aménagèrent un Dance floor central d’une dizaine de mètres de diamètre et illuminé sur son périmètre mais aussi par le haut. Il était surélevé d'un tout petit cinquante centimètres où les danseurs pourraient mêler leurs délires extatiques sous les yeux d’un parterre ébloui. Celui ci était blanc et ouvragé. Blancheur spectrale. Des incrustations ciselées fines et confidentielles le rayaient en tout sens. Schémas diaboliques conduisant vers de sombres galaxies ou glyphes arcaniques illisibles pour le commun des mortels ? Vraiment avec des moyens concis l’équipe « free » avaient fait du bon, très bon boulot. Dans la salle effervescente cela sentait le métal chauffé à blanc, le moteur de perceuse surmené, la peinture en bombe et la bière fraiche ou jus de fruits qui était en libre disposition pour les bosseurs. Pendant que les gus et les nanas taffaient dur, en tout une douzaine de personnes Akoun les enrobait de musique. Il passait d’un morceau à un autre ou mélangeait les tubes d’une manière savante pour parfaire son set. Le public était ciblé la musique le serait aussi mais à sa sauce et comme d’habitude il allait triturer les sons et les faire voyager. Epitaph arriva ce vendredi vers 18h pour bosser sa présentation du samedi minuit et peut être endosser son costume. Mush lui avait donné un texte assez court à dire couronné par une phrase dans une langue bizarre dont il travaillait la prononciation inlassablement. Les mots de son frère lui revinrent à l’esprit.

- Il faut que tu prononces bien frérot et que tu y mettes de la conviction ! C’est le pouvoir des mots mais surtout le pouvoir de l’orateur qui déclenche les trépidations d’une foule. Pense à Hitler à sa façon d’haranguer, de prendre le public dans ses mains pour en extraire tout son jus…

Hitler ? Pourquoi cette référence à Hitler ? Epi était inquiet. Il n’avait pas sourcillé mais il en était sur Mush n’allait pas bien. Ses yeux reflétaient une lueur étrange, son corps paraissait plus vouté qu’à l’habitude et ses pognes tremblaient légèrement. Pourtant quand il lui demanda ce qui n’allait pas celui-ci le rassura.

- Hoho, frérot ne t’en fait pas. J’suis juste un peu vanné la trad du codex m’a demandé beaucoup plus de travail que prévu, ça m’a usé mais tu m’connais ! On est des gentils tous les deux et puis on est là l’un pour l’autre. Tiens tu te souviens de celle là : "Qu'est-ce qu'un revolver ? Ni pire ni mieux qu'un autre outil, une hache, une pelle ou une pioche. Qu'il en sorte du bien ou du mal dépend de qui s'en sert ! » Hahahahaha !

Encore une fois Epi masqua son incrédulité. La soirée c’était dans deux jours. Il décida de laisser passer le week end puis il entreprendrait le frérot. Il devait constituer un appui solide. Après tout Mush ne s’était jamais lancé dans une entreprise d’une telle envergure…

- Salut Epi ! Comment tu vas bien !

Se tournant Epitaph découvrit Akoun la main tendue.

- Très bien Ak ! Et toi ?

- A la cool, tu sais j’suis rodé maintenant. Préparer une soirée ne m’inquiète plus mais me réjouit. Viens par là on va bosser sur ton intervention.

Deux personnes attifées en punk classieux, genre costard grisâtre déjanté plus coupe de tifs délire et maquillage ostentatoire donnèrent de la voix. Epi n’arrivait pas à dire si elles étaient ils ou si elles étaient elles mais de toute façon il s’en carrait le coquillard. L’une d’entre iels portait un long sac coloré.

- Epi ? C’est toi ?

- Yes i am !

- Hello donc ! Je suis Siva et voici Blane. Frankie nous a chargés.es de te relooker pour ton intervention de demain soir.

Epi remarqua que Siva à la crête rouge arborait deux badges violets et comprit tout de suite leur signification. Sur l’un était écrit « ask me » et sur l’autre « She / Her ». Quant à Blane au crane électrifié de bleu un seul avec l’inscription « He / Him ».

- Ecoutez je suis tout à vous !

- Venez dit Akoun en ponctuant ses paroles d’un clin d’œil complice. On va le relooker dans un endroit abrité. Il y a une petite galerie derrière la scène qui conduit à deux petites salles et autres surprises Héhé !

Le quatuor s’engouffra derrière un rideau rouge. En passant Akoun lança une bande son d’environ une heure de bonne techno bien prenante qu’il avait monté avec un pote qui comme lui commençait à percer : Laurent Garnier. Alors chacun se concentra sur sa tâche.

La suite, plus tard ailleurs !



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le 1 mai 2024

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