Use Your Illusion I par Kalerney
Après une attente monstrueuse, le groupe le plus décadent de l’époque j’ai nommé Guns N Roses sort non pas un, mais deux albums le même jour, 4 ans après un premier album aux ventes vertigineuses.
Contrairement à ce qu’on pourrait penser, Use Your Illusion I et Use Your Illusion II sont deux albums vraiment différents (ça va plus loin que : un est jaune, l‘autre est bleu), présentant chacun un aspect de l’évolution du groupe. Je vais me pencher dans cette (très longue, je suis désolé !) critique sur le premier.
L’album commence par Right Next Door to Hell, une petite chanson servant pour moi uniquement à planter le décor : cette album sera agressif aussi bien dans les thèmes que dans le style.
Ensuite Dust N’ Bones, chanson 100 % Izzy Stradlin, c’est la première fois (mais pas la dernière) qu’on entendra le guitariste rythmique en tant que chanteur principal. Une chanson sympathique mais pas indispensable.
Apparait maintenant la première reprise de l’album, Live And Let Die. Je ne m’attarde pas sur cette chanson, étant contre l’idée de mettre des reprises sur un album qui n’y est pas consacré.
Après un début intéressant mais qui ne laissait en rien présager la qualité de chef d’œuvre de cette album vient Don’t Cry. Il s’agit d’une ballade qui commence très bien, mais dont la qualité de cesse de décroitre à partir d’un moment jusqu’à atteindre une fin ridicule. Dommage ...
Les choses sérieuses commencent enfin avec Perfect Crime, une chanson courte mais ultra rythmé. Malgré sa qualité générale indiscutable, il est difficile de la classer autre part que dans la rubrique filler. Cette remarque s’applique aussi pour la suivante : You Ain’t The First, petite chanson humoristique, acoustique, chanté par Izzy, qu’on s’attendait plus à trouver sur Lies qu’ici.
Ces deux fillers laissent la place à Bad Obsession dont les paroles sont très semblables à Mr Brownstone. Le style général est un mélange de hard rock (avec un excellent riff qui revient tout au long de la chanson) avec de l’harmonica. Dit comme ça, ça fait peur, mais le résultat final est convaincant.
On revient à un style plus traditionnel avec Back Off Bitch. Bien que musicalement ça soit pas mal, on ne peut que rester dubitatif face à l’extrême violence des paroles, qui sont le résultat de la haine d’Axl envers les femmes.
Izzy reprend du service sur le prochain titre nommé Double Talkin Jive, et cette fois si le résultat est tout sauf dispensable ! Bien que plutôt courte (3min23) la chanson est divisé en deux parties tout aussi hallucinantes. Dans la première se mêlent un Izzy aux paroles plutôt mystérieuse et un excellent duo guitare/basse qui fournissent une ambiance menaçante des plus réussit puis dans la seconde Slash nous joue un solo de guitare espagnol qui se fond à merveille avec un début pourtant en guitare électrique.
Beaucoup préféré la version de Tokyo, pas moi je trouve la version live interminable.
On arrive au plus grand succès de l’album : November Rain. Et bien au risque de déplaire je trouve cette chanson complètement insipide. Jamais un titre des Guns ne m’aura autant ennuyé et je ne comprends pas son succès, seul le solo de guitare sauve le tout. Dans le même registre je trouve Estranged beaucoup plus réussi.
Vient ensuite The Garden qui est pour moi LA plus grande réussite de l’album, et qui reste à ce jour ma chanson préféré du groupe. L’atmosphère illusoire et cauchemardesque qui se dégage de cette chanson rend l’écoute hallucinante et la présence d’Alice Cooper sur ce titre est parfaite. A noter que Duff fournis une bassline remarquable.
On revient au filler avec Garden Of Eden, sur laquelle je donnerais exactement la même critique que Perfect Crime, au mot prés.
Don’t Damn Me commence avec un riff très accrocheur, et ne déçoit pas. On a la un titre fort et intéressant qui ne sera pourtant jamais joué sur scène.
Puis il y a Bad Apples, titre original un peu plus calme que la moyenne de l’album mais que j’aime énormément. En effet l’atmosphère unique qu’il s’y dégage et certains riffs de guitare très bien trouvé font un tout qui rendent ce morceau vraiment génial et indispensable.
On approche de la fin avec Dead Horse, titre qui cache bien son jeu. En effet l’intro acoustique laissait entrevoir un morceau plutôt calme … Tout faux ! L’intro laisse place à un Axl tout en puissance pour un titre très énergique. En bref du tout bon.
A ce niveau la on pourrait légitimement penser que le groupe à donner de son mieux et compte finir l’album avec un petit titre sans prétention comme ce fus le cas pour le second Use Your Illusion … Erreur !
Après 1h06 d’album, une durée déjà honorable, on nous offre un final d’anthologie avec un titre démentiel long de plus de 10 minutes ! Nommé Coma, cette conclusion de l’album vaut pratiquement à elle seule l’achat du CD ! Une telle durée peut faire penser à une ballade mielleuse, encore une fois tout faux, il s’agit d’une chanson ne comportant aucune répétition (incroyable pour une chanson de cette durée) qu’on pourrait classer dans le genre hard rock épic. Tout simplement génial et la meilleure façon de conclure un album aussi démesuré.
Que conclure de cette critique ? Et bien que les Guns n’étaient pas qu’un groupe de gars capable uniquement d’enchainer les polémiques, non, c’était un groupe de gars extrêmement talentueux qui nous ont fournis les meilleurs albums rock de tous les temps. Même si Use Your Ilusion I ne mériterais « que » 9 au final au vu du nombre important de fillers par exemple, sa démesure et sa qualité globale hors du commun font qu’un 10 n’est peut être pas si exagéré.
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