Bah putain c'est bien de la merde ! Pourtant ça commence bien. Ça commence avec des jolis arrangements de cordes. J'aime bien les jolis arrangements de cordes. Ça m'a fait penser un peu à Terry Callier. J'aime bien Terry Callier. Mais là, après une intro gentiment jazz-de-petit-blanc, « Southern Point » se transforme en folk/pop pourri déjà entendue 110 000 fois (112 426 en fait mais j’arrondis, parce que je suis quelqu'un d'aimable). La deuxième chanson, « Two Weeks », est super connue. Genre elle était dans une pub, ou servait d'indicatif à une émission de Canal Plus, ce qui revient à peu près au même. Enfin on s'en branle, quand je l'entendais à l'époque je me disais « putain j'aime pas cette chanson ! » et là en l'entendant dans l'album j'me suis dit « ah ok, c'est eux qui chantent cette merde ! ».
Franchement j'ai passé très vite les autres pistes. Je peux tout de même dire que j'y ai entendu beaucoup de folk tendance neurasthénique, genre du mauvais Crosby, Stills, Nash & Young avec des voix de puceaux (« All We Ask », « Hold's Still », « Foreground »), des trucs que je décrirai comme de l'operette jazzy pour hipsterz (« Fine For Now », « Dory ») parce que je trouve que ça figure bien le truc merdique tel que je l'ai entendu dans ma tête même si ça ne veut rien dire, quelques guitares saturées pour sonner « rock » (« Ready Able », « While You Wait For The Other », bon j'me casse le cul à préciser les chansons mais ça sert à rien vu que c'est toujours sensiblement la même daube), ou plutôt « inrocks » si vous voyez où je veux en venir, et que tout ça finit systématiquement par dériver en une espèce de pop précieuse et affectée qui veut donner l'impression de renouveler le genre – en vain – tout en jugeant dispensable d'offrir une quelconque mélodie digne de ce nom.
Tout ça pour dire qu'heureusement que les bibliothèques publiques existent. J'ai pris cet album au pif, parce que je me suis rendu compte que je ne connaissais ce groupe que de nom et que c'est trop 2001 de ne connaître un groupe que de nom... Fort heureusement, disais-je, j'ai pu rendre le disque aussi vite que je l'avais emprunté et ainsi le chasser de ma mémoire, sans remord.
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