Ils sont anglais et ils font de l’indie. C’est bon, j’ai votre attention? Récents chouchous de la presse spécialisée, il faut bien s’en faire un avis personnel. Et dès les premières écoutes, on constate que ce n’est pas à tort. Ils proposent une musique un peu perchée, proche d’un Tame Impala énergique et d’un MGMT moins aigu. Il me semble que de fait, le cadre est fixé. L’album Where the heaven are we (j’aime beaucoup le titre) est donc bien la révélation de ce groupe, même si je ne le trouve pas transcendant. Une fois n’est pas coutume, je commence par son aspect négatif, c’est-à-dire qu’il est assez répétitif. Sur les premières écoutes il n’est pas facile de différencier les chansons. Sur la plupart des morceaux c’est assez minimaliste niveau instruments et voix, ce qui renforce très probablement l’impression de monotonie. Mais ne restons pas dans le négatif, cet album a de vraies qualités. Déjà, ce minimalisme n’est pas utilisé pour des chansons tristes mais au contraire avec un dynamisme certain. C’est le cas sur The Sea (avec un trèèèèès joli jeu de mot sur “I can see it” et le titre, voilà), qui démarre doucement mais se réveille par la suite. L’aspect minimaliste sert en fait d’introduction à la partie moins calme du morceau, qui devient finalement assez enjoué. Dans le même genre, à la limite pop-rock, on a Honey, ou King City, qui est pour moi le meilleur morceau de l’album car il manifeste les caractéristiques de l’album (une certaine douceur mêlée à un dynamisme pas antithétique) et un aspect très énergique, et surtout très entêtant. Francisco est pas mal aussi dans le genre, même si la voix se fait plus lancinante. La voix est simple, mais je trouve qu’elle a son importance dans ce style. Elle est posée, ne cherche pas à faire de grandes performances vocales et se fond alors vraiment dans l’accompagnement musical. On l’entend bien sur She Changes the Weather, chanson toute mignonnette, un peu mélancolique sur le refrain. On a donc souvent une certaine douceur émanant de cette voix, qui donne une couleur particulière à l’album. Un autre exemple avec Colour Our Ways dont les instruments insufflent un dynamisme certain, et la voix reste au contraire assez douce. Cela donne un mélange particulier mais assez sympa et surtout original, adieu l’électro trendy et bourrine qu’on entend partout en ce moment (cela devient un fléau quand on se balade sur VEVO. Ne vous y méprenez pas, je parle d’électro commerciale hein). Enfin, au niveau de la composition de l’album, la dernière chanson est en lien mélodique direct avec l’intro, donnant une jolie boucle, qui donne l’impression d’un circuit fermé, et justifie un peu l’aspect répétitif de l’album. Mais je pense que ce qu’il faut en retenir c’est l’originalité de la démarche mi-posée, mi-dynamique. Et le talent de ces petits gars.Si cela vous intéresse, ils sont le 7 novembre à la Boule Noire à Paris!
Sunburnbliss
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le 12 oct. 2013

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