Lâcheté et mensonges
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"Si on le veut vraiment, il y a toujours un truc qui lâche...". Et ce qui lâche, dès les premières pages du 22ème (et dernier) tome de "20th century boys", ce sont les barrières qui retenaient encore nos larmes. Comment lire un manga alors que nos yeux n'arrêtent pas de couler ? Heureusement, l'action et le suspense prennent ensuite le pas sur l'émotion (et le rock'n'roll, jusqu'à la scène finale, qui montre - si l'on avait un doute - que Urasawa est un frère pour nous, dans sa passion pour la musique et l'émotion qu'elle peut provoquer..) : les 200 dernières pages de la saga sont une décharge continuelle d'adrénaline, alors que se déploie la dernière machination du maître des marionnettes... Jusqu'au face à face (triangulaire, puisque le roi des masques a toujours été là, dans les coulisses, toujours ignoré, toujours invisible) entre Ami et Kenji, attendu depuis 4400 pages, forcément avorté puisqu'il ne peut exister une fin à une telle aventure. "20th Century Boys" peut se clore, en toute logique, et de manière finalement satisfaisante : nous avons été témoin de la "faute originelle" de Kenji, de ce micro-événement ridicule qui a donc mis en branle la machine destructrice, et nous avons compris encore une fois que l'enfant (et ses jeux) en nous ne meurt jamais. Bien sûr, la principale question, au centre de l'histoire, reste irrésolue. Bien sûr, il y a désormais chez Kenji l'indestructible, au delà de sa mélancolie noire, un élément insaisissable, qui nous échappe ("Je ne suis pas comme vous", crie-t-il sur la scène du néo-Woodstock... Frustration ? Non, il est seulement temps d'entamer "21st Century Boys"... [Critique écrite en 2008]
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Créée
le 11 mars 2016
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