Critique des 11 volumes de la saga B.P.R.D.
Après avoir terminé il y a plus d'un an la saga Hellboy, je me suis penché sur son spin-off B.P.R.D. toujours scénarisé par Mike Mignola. Et ce qui le rend intéressant, c'est que tout en gardant l'univers d'Hellboy, il décide de partir sur quelque chose de structurellement différent.
En gros, Hellboy, c'était quoi ? : Les aventures d'une grosse brute face à des forces surnaturelles issues de légendes et d'histoires fantastiques. Chaque histoire était relativement indépendante, l'histoire se passait dans une chronologie complètement chaotique mais le tout racontait au final une histoire. Celle d'Hellboy, un démon promis à de grande destinés qui a décidé de se mettre dans le camp des humains.
B.P.R.D. prend le parti inverse : fini les enquêtes quasiment en solo d'Hellboy, voici une série "chorale" avec différents acolytes d'Hellboy (Abe Sapiens, Lizzy, Roger l'homoncule) auquel s'ajoutent de nouveaux personnages comme Johann Kraus. La trame est linéaire, avec une menace principale combattue par les agents du B ureau de R echerche et de D éfense sur le P aranormal. Et beaucoup de péripétie. Même le trait est très différent de la simplicité noire de Mignola pour prendre un très plus classique.
Et le changement de formule marche très bien : on a une histoire qui se suit, qui rentre très bien dans le moule de l'univers déjà creusé par Hellboy et des personnages qui prennent de l'épaisseur de volume en volume. Le tout est baigné par une sorte de fatalité et de noirceur assez effrayante. Parce que dans BPRD on est au bord du précipice avant l'apocalypse, avec ses populations entières rayées de la carte, ses monstres aux allures Chthuluesques et son impression d'impuissance des être humains face à la menace qui s'en vient.
Bref, loin d'être un spin-off au rabais, B.P.R.D. est fichtrement bien écrit, effrayant et j'étais assez frustré de m'apercevoir que le volume 12 n'était toujours pas sorti en France. Allez Delcourt.