Dans l’univers merveilleux de Bill Willingham et de ses Fables, s’il y a bien un personnage à part, il s’agit, sans aucun doute, de Cendrillon. Et pourtant, on voit peu cet excellent personnage dans les intrigues de Bill Willingham, plus souvent mise à l’honneur dans des histoires à part ou des miniséries, comme les deux présentées, ici. Chose surprenante, quand on sait à quel point elle est essentielle pour Fableville !


L’univers foisonnant de Fables s’offre une nouvelle série dérivée et place son héroïne Cendrillon au cœur d’aventures dignes des meilleurs James Bond.
Lorsque de mystérieux artefacts magiques transitent des Royaumes jusqu’au monde des Communs, il revient à Cendrillon, meilleur agent secret en service, d’entrer en action. De Manhattan à Dubaï, la belle infiltre le milieu de Fables exilés et découvre l’implication d’un certain Aladdin.
(Contient Cinderella : Frome Fabletown with Love + Cinderella : Fables are Forever)


Ce joli pavé, d’un petit peu moins de trois cents pages, nous propose deux miniséries sur la belle et dangereuse Cendrillon, chacune de six épisodes.


La première, Bon Baisers de Fableville, se déroule avant la destruction de Fableville, où Cendrillon se voit mandaté par Bigby pour récupérer des objets magiques circulant dans le monde des communs. Elle doit également, et surtout, découvrir d’où proviennent ces objets et pourquoi. Très vite elle se retrouve, malgré elle avec un partenaire inédit, Aladin ! Notre belle espionne va alors découvrir un trafic d’armes qui va la conduire au royaume d’Ultima Thulé, pays battu par le vent glacial où il est interdit de ne pas sourire et où les Fables portent des armes à feu à la ceinture !


Mais la plus grosse surprise viendra de l’identité de l’ennemi, véritable surprise et excellente idée. L’histoire conserve l’aspect espionnage à la James Bond propre à cette vision de Cendrillon par Bill Willingham. Bien que les histoires du tome soient l’œuvre de Chris Roberson. Quelques flashbacks sur son passé et l’importance qu’elle attache à l’enseignement de Bigby, des rappels à son contes bien présent, et un employé qui va faire de sa couverture, et de son magasin de chaussures, un vrai calvaire !


Dans la seconde histoire, les Fables sont Eternels, se déroulant après la destruction de Fableville, met au prise la belle Cendrillon avec une Fable tueuse à gage : Dorothy Gale !
Alors qu’elle rentre de mission et espère se reposer un peu, Cendrillon découvre Ivan Durak (Ivan le Fou) l’attendre chez elle et la supplier de l’aider à se débarrasser de Dorothy, décidée à le tuer. Commence alors une traque à travers le monde des deux personnages, pour retrouver la tueuse.


La traque est entrecoupée de flashbacks nous narrant les première rencontre entre les deux jeunes femmes, et d’où vient leur hargne mutuelle l’une vis-à-vis de l’autre. Même si ces rencontres se résument, bien souvent, à des échanges de coup, des « c’est moi la plus forte » et une fuite. Mais les deux femmes semblent bien décidées à en terminer une bonne fois pour toute. Si Cendrillon est un personnage passionnant, Dorothy réussit très vite à s’imposer, aussi, comme un excellent personnage. C’est une tueuse, elle aime cela. Complètement déjantée elle est vicieuse, ô combien vicieuse, je ne me remets toujours pas de son retournement de situation final.


Cendrillon est un personnage vraiment bien écrit, bien travaillé. Une jeune femme très belle, très féminine, mais qui nous explique bien que sous ses airs de Paris Hilton se cache une femme forte et fière, patriote et pleine d’humour. Ces deux miniséries lui font vraiment honneur et en fond un de mes personnages préférés chez les Fables. Indépendante, elle n’a pas besoin des autres personnages pour exister ou vivre de formidables aventures dans la veine des meilleurs films d’espionnages.


Graphiquement, le tout est signé Shawn McManus, qui nous livre un travail très inégal. Oscillant entre le bon et le mauvais. C’est assez déconcertant. Sur certaines cases on va trouver Cendrillon absolument magnifique, d’autres fois complètement foirée. Les détails ne sont pas toujours bien réalisés, et dès que les personnages s’éloignent, c’est la catastrophe. Mais dans l’ensemble, cela est plutôt agréable, bien que classique.
Un petit mot sur les couvertures, signées Chrissie Zullo, absolument magnifiques, très poétiques.


Bref, à l’image de la série mère, Fables, ces deux miniséries centrées sur Cendrillon sont une grande réussite. Encore une interprétation d’un personnage de conte absolument jouissif, Cendrillon est à des lieux de la nunuche du film Walt Disney, et s’impose comme un personnage fort de cet univers mêlant la vraie vie et les contes de fée.

Romain_Bouvet
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le 3 avr. 2015

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