L'espace. Entre l'infini et, euh, un autre bout d'infini, un gigantesque vaisseau parcourt son petit bout de chemin.
Dans ce vaisseau, un unique robot nettoyeur fait son job consciencieusement. Il attend le retour de l'équipage humain. Dans la monotonie.
Jusqu'à ce qu'il croise le chemin d'un spécimen extraterrestre échappé de sa cage.
Et là, les emmerdes commencent.
Croisière Cosmos c'est une grande histoire absurde, celle d'une bande d'extraterrestres attrapés un peu partout dans la galaxie par des explorateurs humains pour être observés, et qui veulent maintenant rentrer chez eux. Histoire racontée par le biais de petits épisodes suivant des personnages chaque fois différents, anecdotes rigolotes ou effrayantes, qui s'entrecroisent et aboutissent à un climax épique et ridicule. Car quand on est une bande de... trucs tous différents, sans forcément de bras ou d'expérience, comment peut-on comprendre le fonctionnement de cet immense vaisseau plein de boutons mystérieux ? d'autant plus quand dans ce groupe un élément perturbateur, vil bisounours adorable et démoniaque, a décidé de prendre discrètement le pouvoir en massacrant le plus possible ? qu'un pirate débarque avec la ferme intention de piller le vaisseau avec le plus de classe possible ? que le blues se propage avec la vitesse d'un rhume en plein mois d'octobre ? qu'un personnage mystèrieux risque de tous les faire disparaître sans qu'ils s'en rendent compte ? et surtout, surtout, que les extraterrestres sont tous plus cons les uns que les autres ?
Plaisir visuel de haut vol, Croisière Cosmos joue de son noir et blanc pour retranscrire une ambiance SF efficace par des lumières vives et contrastées de vaisseau spatial dans la grande tradition du genre, entrecoupée d'influences joyeusement mêlées de policier, d'horreur ou de comédie des plus classiques. Mais c'est surtout sur le design des extraterrestres qu'Olivier Texier se fait plaisir : allongés, bidouillés, aplatis, enrobés, débilisés, à la limite du dégoûtant ou du trognon, ils ont tous un quelque chose d'unique et de sympathique qui participe de l'ambiance déjantée et étourdissante.
On rit - beaucoup, au détriment de ces extraterrestres attachants et vraiment trop cons. On voyage - difficilement, surtout quand le pilotage du vaisseau consiste à taper comme un débile sur les commandes. On s'amuse - énormément, parce que c'est la meilleure croisière de l'espace.