Des bleus dans le brouillard - Les Tuniques bleues, tome 52 par Donald Duck

Ayant toujours eu une affection particulière pour le fantastique duo Blutch-Chesterfield, j'ai été d'autant plus déçu en voyant la baisse de qualité de leur série, qui commença pour moi avec le très oubliable Mariage à Fort Bow et continua jusqu'à l'inutile (et très peu divertissant), Stark sous toutes les coutures. Je n'attendais donc pas vraiment grand chose en ouvrant cette nouvelle aventure des Tuniques Bleus (que j'avais découvert à l'époque en pré-publication dans le magazine Spirou). Et pourtant, agréable surprise, ce nouvel opus était loin d'être mauvais, sans pour autant atteindre le même niveau que certains de leurs anciens titres. Récapitulons.


Blutch et Chesterfield, habituels bonnes poires de la 22ème de cavalerie, sont cette fois-ci chargés d'apporter un message au général Hooker, le prévenant qu'il devra compter sur moins d'hommes que prévu pour mener son assaut sur une colline où sont réfugiés les confédérés. Furieux, celui-ci force nos deux héros à rester le plus longtemps possible au sein de son régiment, les envoyant d'abord espionner leurs ennemis avant de leur faire prendre part à la bataille proprement dite. Le premier défaut de l'histoire est que celle-ci s'étire inutilement : la partie où le duo part observer leurs adversaires sudistes est finalement très anecdotique, rien de vraiment intéressant ou drôle ne se passe et l'entièreté de la séquence semble avoir été écrite juste afin de pouvoir remplir les 48 pages de l'album. Heureusement, il n'en est pas de même pour la suite de l'histoire, se concentrant sur la fameuse "bataille au-dessus des nuages", où les soldats se retrouvent entouré d'un épais brouillard (d'où le titre de l'album). Inspiré (on image, assez librement) d'un véritable fait historique, Cauvin profite de cet excellent point de départ quelque peu absurde pour mettre en place un enchaînement de situations burlesques et drôlatiques, certes parfois un peu (trop) facile mais dans l'ensemble efficace et rempli de dialogues sympathiques (moins savoureux qu'auparavant certes, mais tout de même assez agréables).


Le scénariste profite également pour introduire un personnage ayant participé au véritable combat ayant inspiré l'album, le général Hooker. Caricaturé au maximum sous les traits d'un caractériel de première, celui sert de bon ressort comique pour l'épisode et d'obstacle pour nos protagonistes, même si son comportement commence à devenir un rien lassant en fin d'histoire. Niveau dessin, j'ai trouvé le style de Lambil toujours aussi efficace : les personnages sont toujours aussi bien représentés ( et la présence de 2 protagonistes dessinés dans un modèle assez "franco-belge", Blutch et Chesterfield, au milieu d'individus graphiquement plus réalistes, ne choque toujours pas), les décors sont bien illustrés, et le "pauvre Lampil" s'en tire bien pour coucher le brouillard sur papier, chose qu'on image peu aisée.


En bref, Des bleus dans le brouillard est un sursaut de qualité dans une série en déclin... qui malheureusement, n'arrivera pas à remonter la pente comme les albums suivants nous le prouveront !

MathiasLest
6
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le 18 août 2017

Critique lue 188 fois

Donald Duck

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