Earth 2: Society (2015 - Present) par arnonaud

Critique numéro par numéro.

#1 [Juin] Suite aux événements du weekly Earth-2, si j'ai bien compris parce que je n'ai pas encore lu ce weekly, les habitants de la planète terre de cette réalité ont été obligés de partir dans l'espace à la recherche d'une nouvelle planète. Cette série raconte leur arrivée sur une terre jumelle qu'ils ont trouvés, apparemment inhabitée (pour le moment, peut être que des autochtones locaux se révélerons par la suite). Ça raconte aussi le devenir des merveilles de Earth-2, que ce soit celles qui ont traversées Convergence (que je n'ai pas lu non plus) ou celles qui étaient parmi les survivants envoyés dans l'espace.

A savoir que j'avais commencé la lecture de Earth-2 première série, mais que je suis rendu à peu près au second arc de la série avec Docteur Fate. Donc autant vous dire que les choses ont depuis bien évoluées et que je suis quasiment un tout nouveau lecteur en ouvrant ce numéro.

Et le truc, c'est que c'est pas la lecture la plus accessible du monde. On nous montre beaucoup de personnages, et ils ne sont pas vraiment présentés et encore moins nommés à quelques rares exceptions. Rendez-vous compte que l'espèce de Dick Grayson qui est désormais sous le costume de Batman et qui est le héros de ce numéro, n'est même pas nommé une seule fois, du coup c'est peut-être Jason Todd ou Tim Drake ou un autre, je n'en sais rien du tout. En outre, avec les allez-retours entre deux période, celle de l'arrivée sur la planète et ce qui se passe un an plus tard, ça nous rajoute encore plus de choses inconnues et mystérieuses à prendre en compte. Notamment la situation de Terry Sloan dans le futur qui à l'air d'être quelque chose d'important et qui n'est pas très claire pour le moment. Et ce n'est pas aidé par une correspondance texte/dessin qui n'est pas toujours évidente non plus, et une lisibilité de certaines cases parfois limite.

Ce numéro est finalement plus un avant-goût qu'un véritable départ. On voit qu'on parlera de la colonisation d'une nouvelle terre, on nous présente le nouveau Batman, il y a les choses en rapport avec Terry Sloan... Mais voilà pour l'instant on a pas de vraie intrigue qu'on ait envie de suivre (surtout pas avec ce cliffhanger de la pauvreté absolue) et il reste à présenter et développer quasiment tous les personnages.

En fait, le gros point fort du numéro et ce pourquoi je me suis intéressé à la série, ce sont les impressionnants dessins de Jorge Jimenez. Il y a un style semi-réaliste assez classique pour ce genre de récit, mais il y injecte une très très belle dynamique, une vraie énergie, et une très belle gestion des rythmes, des formes, des ombres... C'est vraiment un petit coup de cœur, alors que d'habitude je ne suis pas plus fan que ça des styles mainstream, mais là avec ce côté hyper vivant et tape à l’œil, je suis conquis. Surtout que la colo lumineuse et efficace de John Rauch met bien le dessinateur en valeur. Après, comme je le disais, il y a encore des améliorations à faire car c'est parfois un peu brouillon et pas très clair dans le déroulé de l'action. C'est dommage d'avoir ses petits défauts car sinon c'est vraiment hyper classe.

Au final, le scénario m'a pas trop accroché pour le moment, c'est encore trop nébuleux et ça à l'air d'être écrit uniquement pour ceux qui lisait la série avant. Mais bon y a quelques moments et thématiques intéressantes, et y a surtout, surtout, ses dessins de toute beauté qui me donnent envie de tenter le numéro #2. [6]

#2 [Juillet] Bonne nouvelle, c'est toujours aussi beau. Jorge Jimenez a toujours un style très dynamique, très classe, un peu cartoony et qui essaye d'en mettre plein la vue. Donc oui, c'est un peu tape-à-l'oeil mais y a une belle énergie, les personnages ont une bonne gueule et il arrive à rendre l'étrange nouveau costume de Batman classe. Bon en plus, les pages sont toujours aussi bien colorisées par John Rauch et Andrew Dalhouse qui nous offre de belles ambiances et de beaux jeux de lumières. A la limite, le soucis de la partie graphique de la série, c'est de ne pas avoir de parti pris visuel, que ce soit dans la couleur ou le dessin, pour différencier efficacement la période "il y a un an" de celle du présent.

Au niveau scénario, ça se désembrouille un peu, même si il reste de très nombreux mystères et zones d'ombres. mais qui seront certainement explicités petit à petit. Ce qui me gène un peu dans ce numéro, c'est que Wilson ne prend pas le temps de bien installer les persos, de les rendre attachant et s'intéresse trop à faire avancer son intrigue. C'est une histoire de survivants, d'appropriation d'un nouveau monde, ça devrait se centrer sur de l'humain, et là non, on évoque des persos, on se concentre sur l'un d'entre eux à chaque épisode, qui à le droit à la voix off (Batman dans le premier épisode, Sloan ici), et y a pas de développements. Même Sloan au centre ici, reste assez fadasse et caricatural, ce qui est un peu gênant. Et puis cette avancée de l'intrigue à toute berzingue empêche de bien en piger les enjeux, les risques et à plus tendance à laisser indifférent. Et il a été évoqué quelques fois des natifs, et si la nouvelle terraformation les éradique, ne pourrait pas t-on voir ces natifs au moins une fois, même si ce ne sont que des animaux, avant que ça n'arrive, l'histoire de rendre ça moins abstrait ?

Donc voilà, malgré une partie graphique que j'aime beaucoup, et des personnages que j'aurais bien envie de découvrir, Wilson écrit son histoire de manière bien trop maladroite pour que je m'y intéresse réellement, et si ce numéro est en soi plus réussi que le précédent, il échoue quand il s'agit de susciter l'envie de lire la suite. C'es trop faible, il y a trop de séries bien mieux à côté. Dommage toutefois. [5]