Je ne suis pas fan du Diable Rouge depuis des décennies. Loin de là. J’apprécie le bonhomme depuis la découverte de sa série par Waid et Samnee. La série est tellement bonne que depuis je cherche à me faire une belle collection sur le héros.
La saga The End, ce n’est pas vraiment ma tasse de thé, se sont souvent des maxi-séries très mainstream, flirtant avec le m’as-tu vu et étant bien trop souvent le théâtre de choses trop grosses et ridicules.
C’est donc un peu la peur au ventre que je me lance dans cette maxi-série…

Comment s’achèvera la vie de Darevil ? Dans quelles circonstances ? Quels secrets emportera-t-il dans la tombe ? La fin de l’Homme sans Peur est au centre de cette incroyable saga.
Ce volume rassemble la première partie de la maxi-série Daredevil : End of Days, scénarisée par Brian M. Bendis et David Mack, et illustrée par Klaus Janson, Bill Sienkiewicz, Alex Maleev et David Mack.

Bendis et Mack nous en mettent plein la vue dès le départ. Avec un combat sauvage, brutal et sanguinaire entre Daredevil et Bullseye. Et on est frappé d’effroi lorsque le combat se termine avec Bullseye traversant le crâne de Matt Murdock avec l’un de ses bâtons ! (Ne faites pas les choqués, les histoires The End traitent de la mort, dans un lointain futur, de nos héros. Logique que l’histoire traitant de la mort de Daredevil, voit mourir Daredevil cqfd^^) Dans l’indifférence générale l’Homme sans Peur et sans masque, nous quitte, prenant juste le temps de prononcer le mot « Mapone » dans son dernier souffle. Les gens se « contentant » de filmer ces une heure quarante cinq de combat à mort !

Suite à cette tragédie, un homme va se rappeler son amitié avec Matt Murdock, et sous l’impulsion d’un bon gros coup au c… de la part de Jameson va se décider à enquêter sur ce qui est arrivé à Daredevil depuis sa disparition des radars : Ben Urich. En effet, il y a des années, sous un ras le bol général, Daredevil a franchi la ligne jaune, il a bafoué ce qui faisait de lui un super-héros. Depuis cet acte choquant, il a disparu. Ben Urich cherche donc à recoller les pièces du puzzle qu’était la vie de son ami ces dernières années, et surtout ce que veut dire, ou qui est « Mapone » ! Pour cela il va remuer ciel et terre pour parvenir à parler, ou essayer de parler avec des gens ayant côtoyé de façon plutôt proche le défunt. Il va courir après Black Widow, Elektra, Mary Typhoïde, Echo ou encore Milla. Toujours avec le mot « Mapone » en bouche. Et s’il va se heurter à de nombreux murs et ne rien découvrir pour faire avancer son enquête, il va cependant découvrir que Matt Murdock a laissé beaucoup de personnes derrière lui… Oui, vous n’êtes pas les seuls à penser à Citizen Kane et Rosebud !

C’est merveilleusement bien écrit, une narration de haute volée, oppressante presque. On est happé par l’enquête de Ben Urich, on pourrait presque sentir la pluie nous tomber sur l’épaule lorsqu’il se retrouve sous une averse tellement Bendis et Mack nous offrent une histoire captivante. Tout cela multiplié par les dessins violents mais tellement immersifs de Klaus Janson signant plus de 90% des planches. Des traits parfois incertains pour une véritable narration par le dessin, donnant par moment au lecteur l’impression de se faire agresser visuellement pour en rajouter à la noirceur, la lourdeur de l’histoire. Le tout, encore, davantage renforcé par l’encrage de Bill Sienkiewicz. Il renforce le dessin lorsque le dessinateur donne l’impression de bâcler certaines cases, alors qu’il cherche simplement à les rendre plus puissantes, plus agressives grâce à ce travail d’encrage. Je dirais même, si j’ose si Bill Sienkiewicz n’est pas le responsable de la qualité des dessins de Klaus Janson.

On dévore page après page, en espérant avancer dans l’enquête, mais rien, que des murs, des silences et l’incompréhension, les interrogations s’intensifient encore davantage avec le cliff de fin absolument incompréhensible. En même temps lorsqu’on perd sa raison d’être…

Bref, une passionnante histoire sous couvert d’une enquête difficile et qui tient en haleine. Bendis et les artistes qui l’entourent sur cette œuvre, tant au dessin qu’au scénario, nous offre un récit poignant, brutal, violent mais tellement prenant. Une réussite de A à Z ! J’ai hâte de découvrir toute la vérité dans le tome 2.
Romain_Bouvet
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le 2 avr. 2014

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Romain Bouvet

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